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Questions Theoriques
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Le poète insupportable et autres anecdotes
Cyrille Martinez
- Questions Theoriques
- Forbidden Beach
- 18 Décembre 2017
- 9782917131510
« Ceci est un recueil d'anecdotes de la poésie contemporaine. J'ai personnellement vécu certaines histoires, d'autres m'ont été racontées. Certaines sont drôles, d'autres cruelles ou tristes, toutes ont un caractère édifiant.
Dans l'histoire de la peinture existe une période d'«anecdotes d'artistes»?: l'art se tend un miroir, faisant de l'histoire de l'art le sujet principal du tableau. Ici, il n'y a pas d'autre sujet que la poésie. Elle est au centre des vies des protagonistes, qu'elle semble organiser. La poésie y est décrite comme une forme de sociabilité. La poésie est aussi faite des histoires qui lient les différents acteurs. J'ai voulu écrire une manière d'anthropologie. Avoir recours à la petite histoire pour dire des façons d'être poète aujourd'hui. Je pose des questions simples. Comment devient-on poète?? Est-ce par vocation, par goût, par prédisposition, un peu par accident?? Quelle sont les manières d'exister comme poète?? Quels moyens de survie?? Où trouve-t-on de l'argent?? » (C. M.).
24 anecdotes, anonymées, sur le monde de la poésie, ses institutions, ses acteurs, les interactions qui le caractérisent - demandes de bourse, résidences, commandes de textes, les négociations et modes de rémunération plus ou moins symboliques.
« Le livre de Cyrille Martinez ne propose pas simplement une analyse interne de la manière dont se distribuent et s'exercent les pouvoirs à l'intérieur du champ poétique, il offre aussi l'imagerie la plus fine des traces de domination inscrites en chacune des interactions institutionnelles qu'occasionne l'écriture poétique quand elle se réalise socialement, j'entends par là les marques d'un mépris ordinarisé qui ne dévoile ni ses causes profondes ni son origine, qu'acceptent et reproduisent même ceux qui le subissent. Sans les nommer, le livre d'anecdotes nous désigne ces marques, les distingue, les enregistre. » (Christophe Hanna)
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Parue en 1974 en Allemagne, la Théorie de l'avant-garde de Peter Bürger a suscité d'importants débats.
Elle n'avait pourtant pas été traduite en France jusqu'à présent. Sa publication donne l'occasion d'interroger l'héritage des avant-gardes dites « historiques » (surréalisme, dada, constructivisme russe) dans le contexte de l'art contemporain et, plus largement, de la culture de masse postmoderne, mais aussi de rendre compte de leurs échecs, de leurs « futurs passés » comme de leur réactivation problématique.
Peter Bürger construit un concept d'avant-garde caractérisé par une remise en cause durable de l'idéologie de l'autonomie esthétique et par une attaque massive contre l'institution art en tant que domaine social détaché de la pratique de la vie. Loin de composer un simple récit à propos des mouvements d'avant-garde dans leur diversité, Bürger tente de cerner les conditions de possibilité historique de leur apparition et l'unité sous-jacente de leurs démarches.
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L'échelle de Wittgenstein : le langage poétique et l'étrangeté de l'ordinaire
Marjorie Perloff
- Questions Theoriques
- Saggio Casino
- 9 Février 2023
- 9782917131558
Ludwig Wittgenstein a rejeté l'esthétique hors du domaine légitime de la philosophie. Pourtant, il est l'un des philosophes qui ont le plus marqué les écrivains et les artistes de notre temps. Souvent regardé comme une figure romanesque, il est surtout le créateur d'une logique d'écriture inédite. Marjorie Perloff s'intéresse ici à la façon dont il a inventé une manière de représenter l'étrangeté du langage ordinaire. S'imposant d'écrire sa philosophie comme de la poésie, il a composé des dispositifs verbaux capables de nous faire éprouver ce qu'est le langage à même le langage. Ses théories ne visent plus seulement à décrire la grammaire, à énoncer des règles de nos usages, mais à nous les montrer, pour ainsi dire en direct, dans l'écriture.
L'Échelle de Wittgenstein examine des oeuvres plus ou moins sciemment influencées par l'auteur du Tractatus. Perloff met au jour les lignes et les tendances de ce qu'on pourrait nommer un tropisme wittgensteinien de l'écriture moderne - une poétique wittgensteinienne. Outre Gertrude Stein et Samuel Beckett, elle relit ainsi des textes d'Ingeborg Bachmann et Thomas Bernhard, les poètes et poétesses Robert Creeley, Ron Silliman, Rosmarie Waldrop, Lyn Hejinian ou encore l'artiste conceptuel Joseph Kosuth. Leurs expérimentations constituent à ses yeux autant de tests des limites de notre langage mais aussi de nos pratiques culturelles et sociales et, en dernier lieu, de ce que nous appréhendons comme notre « monde ». Cette poétique, sensible à la variété des formes de la routine et de la répétition, aux micro-déplacements et aux glissements contextuels de nos usages, à ce que nous reconnaissons comme événement, se comprend alors comme une poétique de la vie ordinaire. -
Depuis quelque temps, on parle beaucoup d'« enquêtes littéraires », de « littérature de terrain ». On imagine alors l'écrivain en explorateur suprasensible, capable, par son style, sa poésie, de nous révéler de l'inaperçu social. On compare ses moyens, la nature des vérités qu'il nous transmet, à ceux que nous devons aux sciences humaines. Les Mains rouges, si elles constituent effectivement un témoignage inédit sur le travail à domicile et, certainement, un aperçu sociologique saisissant sur « ce que les riches pensent des pauvres », rompt cependant avec ces logiques et ces préjugés. Dans ce texte, nous ne sommes plus devant l'expression d'un artiste ou d'un savant qui aurait décidé, mû par quelque libido sciendi, de s'immerger dans un espace choisi d'avance pour l'observer et le décrire. Nous lisons quelque chose comme un écrit de survie, une forme d'expression que le travail lui-même aurait induite, non pas pour « en sortir », y échapper fût-ce provisoirement, par la magie lénifiante de l'écriture, mais au contraire pour tenir, pour continuer, s'y maintenir de gré ou de force. En sorte qu'il soit possible de dire que Les Mains rouges fait bien plus que décrire certaines conditions par lesquelles se réalise l'asservissement, pointer ces vocables ou ces tournures verbales qui, une fois échangés, intoxiquent et font céder l'esprit.
Un auteur qui décrit, pointe, cadre, dans un documentaire par exemple, bénéficie encore de cette liberté de considérer et de sélectionner les éléments qu'il présente. Ici, nous sommes face à quelque chose comme un « rapport immédiat » de souffrance sociale, dont chaque geste constitutif est déterminé par ce sentiment; nous lisons une écriture obligée par la situation de travail, dictée par les dominations qui s'y exercent et qu'on peut considérer comme leur émanation directe et brute. -
Le style à l’état vif ; somaesthétique, art populaire et art de vivre
Richard Shusterman
- Questions Theoriques
- Ruby Theory
- 9 Novembre 2015
- 9782917131374
L'esthétique pragmatiste se distingue de la tradition philosophique en ce qu'elle ne cherche pas à séparer l'art de ce qui n'en est pas. Elle conçoit nos expériences esthétiques dans la continuité de celles qu'occasionnent nos diverses pratiques de vie, publiques comme privées.
Comment penser cette continuité? C'est l'enjeu principal de ce livre, qui examine la question sous deux aspects. Les premiers chapitres retissent les liens qui nous permettent de comprendre comment nos concepts esthétiques les plus spécifi ques, ceux que nous utilisons pour juger et apprécier l'art le plus consacré (aura, authenticité), sont solidaires d'expériences que peuvent nous faire vivre aussi, à leur manière, les arts dits populaires (techno, comédies musicales country, hip-hop), généralement négligés par la philosophie.
La seconde partie explique comment nos capacités esthétiques, éthiques et critiques sont profondément déterminées par notre expérience corporelle - autofaçonnement quotidien, pratiques sportives, coutumes, et tout ce que l'on peut verser du côté d'un «souci de soi» ou style somatique : c'est ce que Richard Shusterman, cherchant à développer une nouvelle voie pragmatiste, nomme somaesthétique.
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La nouvelle aura ; économies de l'art et de la culture
Jean-pierre Cometti
- Questions Theoriques
- Saggio Casino
- 15 Avril 2016
- 9782917131435
Quelles sont les transformations formelles, sociales et économiques qui ont traversé l'art du XXe siècle pour lui donner son visage « contemporain », quels sont leurs enjeux? Pour répondre à ces questions, ce livre revient sur la notion d'aura, héritée de la théorie critique de Walter Benjamin. La Nouvelle Aura s'attache à cerner les modalités de l'auratisation qui règle les rapports entre art contemporain et industrie culturelle. La coalescence actuelle, inédite, entre l'art, la mondialisation libérale, la mode - et jusqu'à l'univers du luxe -, rend nécessaire un examen critique et idéologique des formes de spéculation et de fétichisme qui font de l'art contemporain une valeur intégrée au capitalisme globalisé.
Jean-Pierre Cometti s'intéresse aux mécanismes de diffusion de l'art (les biennales), aux pratiques de valorisation (la collection privée et ses mécanismes d'accumulation) et à la paradoxale réification qui finit par arraisonner jusqu'à l'installation ou la performance. Il revient également sur la figure de Marcel Duchamp, artiste de l'avant-garde voué à la destruction de l'oeuvre d'art organique et « rétinienne », mais aussi soucieux de produire sa propre légende, et de « transférer » l'aura perdue des oeuvres d'art sur sa personne.
Ce livre constitue l'aboutissement de la réflexion esthétique de Jean-Pierre Cometti, en intégrant l'héritage pragmatiste (antiessentialiste, contextualiste, attentif à la texture des usages, et non à des substances) dans un horizon élargi : celui d'une théorie critique de l'art et de la culture contemporaine. Cette réarticulation du pragmatisme et de la théorie critique marxiste, dans le sens d'un outillage de l'une par l'autre, constitue à coup sûr l'un des intérêts philosophiques majeurs de cet ouvrage.
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(des formes de vie) ; une écologie des pratiques artistiques
Franck Leibovici
- Questions Theoriques
- 7 Novembre 2012
- 9782917131206
« ...face à une oeuvre d'art, je me demande souvent quelle forme de vie se trouve derrière. C'est-à-dire, quelle forme de vie son auteur a mis en place pour que la production d'une telle pièce soit rendue possible. Je me demande aussi, inversement, quelle forme de vie découle de l'oeuvre qui est devant mes yeux... » Franck Leibovici a entamé en 2011 une recherche portant sur les « formes de vie » et les « écosystèmes » que produit une pratique artistique. Avec l'aide des Laboratoires d'Aubervilliers, il a contacté près de 200 artistes et leur a demandé de produire un document, sans contrainte de support, qui rende compte de cette « écologie de l'oeuvre ». Les éléments ainsi collectés et rassemblés sont rendus publics sous la forme d'un atlas bilingue et d'une série d'événements.
Un des postulats de l'enquête est en effet qu'une « forme de vie », un « écosystème » ou une pratique artistique, ne relèvent jamais du privé, mais sont toujours publics, dans le sens où ils impliquent, même involontairement, une forme de collectif hétérogène. Afin d'éviter qu'elle soit un simple catalogue illustratif mais pour qu'elle reconduise plutôt ce processus collectif, il a été décidé que la présente publication prenne la forme singulière d'un atlas conçu comme un album à autocollants de type « Panini ».
Les lecteurs devront donc entrer en contact les uns avec les autres pour se livrer à des échanges, ou trocs, en vue de compléter l'album de l'enquête. Ils formeront ainsi le collectif des lecteurs.
La publication a par ailleurs pour objet d'organiser et de classer les réponses afin de dégager une taxinomie, souple et utile, des « formes de vie » des artistes. Ainsi, à la suite du traitement des réponses, a été mise au jour une série de tags, ou mots-clés, issus de l'analyse des matériaux qui permettront, par l'intermédiaire d'un index, de naviguer très librement parmi les contributions.
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« La poésie, c'est d'abord, pour nous, lapoésie, grand totem historique qui continue, à travers école et médias, de s'imposer comme expressivité, harmonie, sincérité, visions.
La repoésie d'aujourd'hui, qui cherche dans le quotidien les traces d'un chant essentiel, n'est rien d'autre que son avatar nostalgique. Quant à la néopoésie, apparemment plus en phase avec le présent, elle vise surtout, sous de nouveaux atours techniques et spectaculaires, à multiplier les «féeries». Depuis la fin du xixe siècle et Rimbaud, quelques auteurs ont tenté de libérer la poésie d'elle-même, pour la reconcevoir. Ils l'ont pensée avant tout comme une manière de comprendre la réalité, ils ont cherché les outils, conceptuels, verbaux, formels de cette nouvelle entente. Les 52 textes et interventions rassemblés dans Sorties supposent donc qu'il y a un dehors, et un après. Et non une seule façon de sortir ou de s'en sortir, mais une pluralité de gestes, de postures, de dispositions à l'échappée, liée aux différentes façons de concevoir une refonte de l'«industrie logique». Vastes chantiers postgénériques que ce livre décrit en contexte et dans leurs visées «politiques». Il s'agit d'insoumission, d'actes et d'actions. »
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Théorie du fictionnaire
Dominique Jenvrey
- Questions Theoriques
- Forbidden Beach
- 27 Juin 2011
- 9782917131114
" Qu'est-ce que c'est ? Une théorie logique qui explique avec des schémas comment résoudre les problèmes de l'homme.
C'est un peu de la philosophie ! Une théorie littéraire qui permettrait d'écrire cent mille livres. C'est un peu de la fiction ! Un fictionnaire est un écrivain qui invente des concepts fictionnels pour le futur. Avec ses concepts, il résout les problèmes qui se posent à la personne. Des problèmes quotidiens. C'est juste la manière dont le fictionnaire les traite qui est incroyable. La théorie du fictionnaire est entièrement tournée - vers le futur.
La théorie du fictionnaire permet de refaire le monde, grâce à une logique imparable ".
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Jean-Marie Gleize, littéralement
Romain Benini
- Questions Theoriques
- Ruby Theory
- 4 Avril 2024
- 9782917131572
L'oeuvre de Jean-Marie Gleize cherche, comme une nécessité proprement contemporaine, à mettre la littérature hors d'elle-même et à la maintenir dans cet état, comme s'il s'agissait d'en redéfinir ainsi le mode d'existence spécifique.
Ce livre est la première somme théorique qui examine ce geste radical. Il en évalue la pertinence, en décrit les moyens mais aussi les conséquences dans le monde des lettres et des sciences humaines.
Certaines des études proposées ici observent comment, concrètement, l'écriture « littéraliste » se dégage des analogies ou des « images » véhiculées par les discours de domination qui nous imprègnent et que nous relayons. D'autres décrivent la façon dont, chez Gleize, la littérature se réinventeen exploration objective d'espaces non définis par les savoirs institués ou l'attention médiatique. D'autres encore examinent la manière dont la poésie, comme pratique, repense sa façon d'être en s'implantant dans des jeux de langage et des institutions qui lui sont ordinairement étrangères.
Chacun de ces textes contribue à une reconception du littéraire hors du paradigme de la représentation, à sa redescription comme action directe dans des domaines privés et sociaux, intimes et politiques, mais encore innommés, et auxquels l'écriture donne lieu. -
Poésie et figuration + a noir : poésie et littéralité
Jean-Marie Gleize
- Questions Theoriques
- Forbidden Beach
- 1 Décembre 2014
- 9782917131381
Dans Poésie et figuration, Jean-Marie Gleize trace la genèse de ce qui serait une « poésie moderne », de Lamartine à Denis Roche. Les huit lectures proposées ici s'articulent les unes aux autres à la façon d'un procès : celui que la poésie instruit contre elle-même ; celui qui la fait devenir ce qu'elle est, ce qu'elle sera. « Cette histoire, on s'en doute, n'est pas linéaire ; les tracés se recoupent ou se recouvrent, se superposent et s'annulent. L'enquête est menée à l'intersection de deux questions clés : la constitution du "moi" et ce qu'il représente, oufi gure, à travers ses multiples catastrophes, effacements, métamorphoses. En un mot, c'est la curieuse histoire littérale du sujet lyrique, brûlante, paradoxale, en cours ».
Existe-t-il une poésie après la poésie, en avant d'elle? Une prose qui serait littérale, très "particulière" ? La poésie n'est rien d'autre que le moment où cette question se pose. Or : 1) La poésie n'arrange rien. 2) Elle ne consiste pas à reproduire le réel, mais à se rendre à lui, à rendre le réel, à rendre réel. 3) Cela est impossible, interminable, inachevable, nécessaire. Cela est précisément la littérature. Prenons parti, en guise de "manifeste indirect", pour un réalisme intégral.».
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Des opérations d'écriture qui ne disent pas leur nom
Franck Leibovici
- Questions Theoriques
- Forbidden Beach
- 28 Janvier 2020
- 9782917131459
Franck Leibovici s'intéresse ici aux écritures ordinaires, liées à des routines qui échappent à notre attention ou à notre champ de vision et, pour cela, demeurent innommées. Partant d'exemples tirés de la poésie des vingt dernières années, des literacy studies, des media studies, de l'anthropologie ou du droit international pénal, le présent ouvrage traite de l'écriture comme action : écrire (noter, transcrire, récrire, indexer, republier), c'est activer un écosystème social composé non plus de textes, mais de documents.
Plutôt que d'observer des objets d'écriture tenus a priori pour littéraires, Franck Leibovici examine leurs relations avec la documentalité la plus ordinaire. Quel type de fonctionnement et d'usage ces objets partagent-ils avec des pièces dont l'établissement, la production et la circulation déterminent l'ordre présent de nos sociétés ? La dimension politique et éthique de la littérature réside dans sa capacité à concentrer, redistribuer, reconsidérer les marques de pouvoir qui circulent dans les documents que nous visons, paraphons, signons chacun quotidiennement. Le présent ouvrage esquisse, par là, une reconception radicalement non essentialiste de l'« art » et de la « poésie ».
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Charles de Gaulle ; mémoires d'espoir ; le renouveau 1958-1962
Stéphane Bérard
- Questions Theoriques
- 11 Avril 2011
- 9782917131121
Le tome III des Mémoires de guerre du général de Gaulle au programme de français des terminales L, est à l'origine de la volonté de Stéphane Bérard, de faire accéder ce texte au statut d'une oeuvre de littérature susceptible de transmettre un message philosophique et/ou politique. En lisant quelques pages des Mémoires, Stéphane Bérard, les retranscrit en gardant l'original à portée de vue. L'idée est de mettre à jour les Mémoires comme une oeuvre littéraire d'un homme politique devenu écrivain. En résulte un récit conservant les idiomatismes et préoccupations gaulliens, mis en avant par une syntaxe et des comparaisons actuelles. Cependant, ce qui surgit n'est pas tant la poésie d'un grand homme de lettres que le discours dont le pouvoir en place, qui a imposé ce texte dans les lycées, se réclame.
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La force d'un malentendu ; essais sur l'art et la philosophie de l'art
Jean-pierre Cometti
- Questions Theoriques
- 24 Novembre 2009
- 9782917131022
Appartient-il au philosophe de fixer strictement la compréhension de notre concept d'art, ou doit-il limiter sa tâche à celle d'une clarification de ses usages? A cette question, les textes de Jean-Pierre Cometti réunis dans ce volume répondent en choisissant la voie d'une esthétique « minimale », qui renonce aux vertiges de l'ontologie et aux ambitions définitionnelles de la philosophie analytique de l'art, tout en prenant acte du caractère caduc des grands récits spéculatifs hérités de l'esthétique idéaliste ou des mirages de la déconstruction. Sa méthode consiste à localiser et éclairer les présupposés d'un « malentendu » persistant, dont l'origine est située dans la logique des conceptions esthétiques qui séparent les oeuvres d'art de la trame sédimentée et complexe de l'expérience, et tendent à faire de l'art un domaine autonome, comme magiquement institué en dehors de nos formes de vie. Qu'il prenne pour cible l'intellectualisme abstrait du jugement de goût kantien, l'historicisme hégélien de Danto ou celui de Jerrold Levinson, la tendance à la réification de propriétés esthétiques, le fétichisme et le cynisme de l'art contemporain et de son marché, ou les confusions entre discours philosophique et discours critique, Jean-Pierre Cometti élabore ici un néopragmatisme radical inspiré à la fois par John Dewey, Richard Rorty, le fonctionnalisme de Nelson Goodman et la philosophie des jeux de langage du second Wittgenstein. Son livre s'attache de façon inédite à dessiner les contours d'une esthétique de l'usage, envisageant l'art dans ses modes d'emploi anthropologiques et dans ses activations multiples plus que dans des objets ou des substances.
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Nos disposition poétiques
Christophe Hanna
- Questions Theoriques
- Forbidden Beach
- 3 Juin 2010
- 9782917131091
Des plans griffonnés à la hâte pour décrire une rencontre d'extraterrestres, des collages mnémotechniques d'élèves laissés sur des tables de classe, des fiches de travail angoissées peuvent constituer des modèles pour rendre compte des fonctionnements de formes d'écritures actuelles que nous considérons comme poétiques. Ces écritures, qui n'ont pas pour vocation d'exprimer les mouvements d'une intériorité privée ni de révéler un « Réel » masqué par les représentations dominantes, peuvent être caractérisées comme des dispositifs poétiques, c'est-à-dire des agencements langagiers à visée instrumentale, inventés pour répondre à certains problèmes propres à la vie pratique. Les constructions « documentales » capables de ressaisir des événements dont l'information nous dépasse ou nous semble douteuse (Edgar Allan Poe, Nathalie Quintane, Mark Lombardi), les « formes synoptiques » suggérant une compréhension pour des langages qui nous paraissent étrangers, intenables, intimidants (Emmanuel Hocquard, Stéphane Bérard), les installations ou interventions critiques destinées à analyser et dénaturaliser nos manières de faire des mondes (Manuel Joseph, Christophe Tarkos, Julien Blaine) relèvent toutes du domaine des « dispositifs poétiques » exploré dans ces pages. Nos Dispositifs poétiques reconçoit la poétique hors des voies de l'autotélisme romantique et des esthétiques formalistes, renouant avec la théorie politique et, plus largement, nos formes de vie.
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Implémentations/implantations : pragmatisme et théorie critique ; essais sur l'art et la philosophie de l'art
Olivier Quintyn
- Questions Theoriques
- Ruby Theory
- 17 Décembre 2017
- 9782917131503
Oliver Quintyn articule pragmatisme et théorie critique dans le champ de la théorie littéraire et de la philosophie contemporaine de l'art. Pour ce faire, il met en évidence les préoccupations opérationnalistes et interventionnistes d'un art conçu comme un outil d'émancipation, pourvu de conséquences sociales et collectives.
À l'heure d'un capitalisme mondial hyperfinanciarisé et violemment inégalitaire, ce livre connecte vocabulaire pragmatiste (John Dewey, Richard Rorty, Wittgenstein) et outils de description marxistes (hérités notamment de Walter Benjamin et Theodor Adorno) pour saper la conception fétichiste, spéculative, sublimante et souvent faussement démocratique de l'art, prédominante au sein des institutions et du marché artistique.
Sont ainsi mises à bas les définitions essentialistes (qui situent des propriétés esthétiques «?réelles?» dans des objets), au profit d'une conception opérationnaliste de l'art comme processus collectif d'intervention sur des médiations symboliques. En lieu et place d'une série d'objets figés et consacrés, Olivier Quintyn donne à penser l'art comme «?concept essentiellement contesté?» dont l'action se caractérise par le fait de réagencer, amplifier, redistribuer des processus et capacités présents dans notre environnement social, servant ainsi à refaire de l'intérieur la géographie de nos usages.
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La pensee rock essai d ontologie phonographique
Bisson
- Questions Theoriques
- 18 Octobre 2016
- 9782917131442
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Images interactives et jeu vidéo ; de l'interface iconique à l'avatar numérique
Etienne Perény
- Questions Theoriques
- L>p
- 26 Avril 2013
- 9782917131251
Le jeu vidéo, et plus largement l'image interactive la plus banale que nous touchons des doigts sur nos téléphones tactiles, augurent-ils d'un nouveau rapport à la technique ? Et s'ils déconstruisaient nos peurs et faux rapports à la machine, laquelle ne serait finalement pas si inhumaine ? Et si cet avatar, qui nous a fait traverser l'écran et nous a fait exister dans son au-delà électronique, avait quelque chose d'heuristique, que pourrait-il nous apprendre ? C'est en suivant le fil rouge de ces questions que cet ouvrage d'investigation revisite la généalogie des grandes techniques de la modernisation infocommunicationnelle, de la vidéo à l'informatique. Il montre la place centrale qu'y occupe le jeu vidéo, son antériorité par rapport au micro-ordinateur et à l'Internet, porté par des valeurs de libération et d'émancipation. Ce travail rétrospectif et analytique éclaire de façon originale nos cultures numériques, et détecte des signes avant-coureurs d'un possible monde commun avec nos artefacts interactifs.
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Après l'art comme expérience ; John Dewey dans le débat contemporain
Collectif
- Questions Theoriques
- Saggio Casino
- 13 Octobre 2017
- 9782917131497
Partant de L'Art comme expérience, les discussions au coeur de ce livre portent sur les questions que John Dewey mais aussi Charles Sanders Peirce, William James et, plus tard, Richard Rorty, ont pu introduire en philosophie. 4 auteurs français et 4 italiens en examinent les enjeux dans un domaine, celui de l'art et de la culture, exposé à de profondes mutations.
Éclipsé par le développement de l'esthétique analytique dans le monde anglophone et ignoré par les courants qui ont marqué la réflexion philosophique sur l'art en Europe, L'Art comme expérience de John Dewey (paru en 1934) bénéficie aujourd'hui d'un regain d'intérêt. Ouvrant sur la possibilité d'un agir social, le naturalisme qui anime la pensée de Dewey possède une véritable dimension politique, en ce qu'il réinscrit l'esthétique et la philosophie de l'art dans un espace de responsabilité auquel la philosophie renonce plus souvent qu'on ne croit.
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La naturalité des images ; essai sur la représentation iconique
Flint Schier
- Questions Theoriques
- Saggio Casino
- 22 Janvier 2019
- 9782917131411
Initialement publié en 1986, ce livre propose une théorie de la « représentation par images » ou dépiction. Flint Schier défend une thèse intrinsèquement iconique, selon laquelle les images épousent les contours des objets qu'elles dépeignent. En cela, il s'oppose à Nelson Goodman, pour qui la relation entre représentation et objet représenté serait entièrement artifi cielle (le système des images étant assimilé à un langage).
À la notion de ressemblance, Flint Schier préfère celle de générativité naturelle : alors que nous ne pouvons pas comprendre un nouveau mot sans qu'on nous dise à quoi il réfère, il nous est, selon lui, possible d'identifier un objet dans une nouvelle image et, partant, de comprendre une nouvelle image, sans que personne ne nous donne la moindre indication. Ce déplacement permet de porter un éclairage nouveau sur la théorie de la représentation, à la faveur d'un changement de paradigme qui voit la philosophie de l'esprit prendre le pas sur la philosophie du langage.
Après avoir passé en revue les théories existantes (Ernst Gombrich, Nelson Goodman, mais aussi Richard Wollheim, Kendall Walton ou Jean-Paul Sartre), Schier examine la question de l'interprétation des images dans les conditions de la vie courante. Ce faisant, il renouvelle les concepts de recognition et de référence iconique qui lui permettent d'entrer en dialogue non seulement avec l'esthétique et la philosophie, mais aussi avec la psychologie, ouvrant la voie aux approches cognitivistes de la représentation qui se sont développées par la suite.
Professeur à l'université de Glasgow (Écosse), Flint Schier (1953-1988) fut l'auteur d'un seul livre. La Naturalité des images (Deeper into Pictures. An Essay on Pictorial Representation, Cambridge University Press, 1986) marque un tournant décisif dans le domaine de l'esthétique qu'est la théorie de l'image.
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Valences de l'avant-garde ; essai sur l'avant-garde, l'art contemporain et l'institution
Olivier Quintyn
- Questions Theoriques
- Saggio Casino
- 3 Novembre 2015
- 9782917131428
Conçu à l'origine comme une postface à la traduction française de La Théorie de l'avant-garde de Peter Bürger, ce livre propose de reconstruire un concept d'avant-garde artistique de nature à s'inscrire dans une théorie critique de l'art contemporain et de ses institutions, intégrées au capitalisme néolibéral. Pour cela, il interroge les valences du concept d'avant-garde, c'est-à-dire ses connexions possibles à d'autres éléments, en examinant la manière dont ce concept s'articule à des ressources émancipatrices actuelles, au-delà des formes historiques qui ont été les siennes (futurisme, dadaïsme, constructivisme) comme des « néo-avant-gardes » de la deuxième moitié du XXe siècle (pop art, minimalisme, art conceptuel).
Si le projet de dépassement de l'art dans la vie qui fut celui de l'avant-garde ne peut être transposé tel quel dans notre culture globalisée, il peut cependant servir d'analyseur de la situation politique de l'art. Utilisant à la fois les instruments de la critique de l'idéologie marxiste (Herbert Marcuse, Theodor Adorno), ceux de l'analyse institutionnelle de René Lourau, et ceux du pragmatisme esthétique (John Dewey, Nelson Goodman), Olivier Quintyn évalue la réussite et les échecs des pratiques artistiques qui visent à critiquer l'« institution Art » (Art & Language, Michael Asher, Tania Bruguera). Il en tire des conséquences sur le plan philosophique, en procédant à une analyse approfondie des définitions institution nelles de l'art d'Arthur Danto et de George Dickie, et de leur caractère paradoxalement conservateur.
À l'opposé d'un certain paradigme post-conceptuel spectaculaire de l'art contemporain, incarné dans les biennales, les foires et les expositions blockbusters (Pierre Huyghe, Anish Kapoor), ces Valences de l'avant-garde esquissent un modèle de critique ou d'analyse transinstitutionnelle où l'art sort délibérément de sa nature instituée pour devenir un laboratoire de formes de critique sociale réinstituante.
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« Munissez-vous d'une pièce d'identité officielle et valide et tenez-la ouverte vers la cam. Faites une capture d'écran sur laquelle on verra côte à côte votre visage et votre photo sur la pièce d'identité. Si vous êtes mineur·e soyez averti·e que l'assistance de xx.com ne donnera pas suite à votre demande. Pour le paiement, créez un portefeuille virtuel parSkrill, EpayService, WebMoney ou Paxum. Vos revenus arriveront par quinzaine, dans la limite inférieure de 100€ par versement. Au moment de la difusion, vous aurez le choix d'interdire trois pays dont votre pays de résidence. » Ce livre est un essai d'exploration anthropologique ainsi qu'un manuel de formation à l'adresse des futurs camgirls et camboys. Il teste les potentialités d'écriture, de travail et d'interactions humaines offertes par l'un des plus anciens et des plus importants sites de sexcam live. Les questions qu'il pose ne sont pas du type « Est-il bon? Est-il méchant? » Elles concernent plutôt la consistance des règles qui organisent nos échanges dans des milieux médiatiques hétérogènes mais interconnectés, formant unchaînage dont ce livre est le dernier maillon.