Stéphane Chabert est le looser des loosers. Dans l'agence de pub qui l'emploie, il est la risée de ses collègues. On l'ignore, on le méprise. Mais un jour, il tombe sur une annonce mystérieuse qui vante les mérites d'un stage de vaudou. Stéphane Chabert décide de s'y rendre. Après tout, il n'a rien prévu ce week-end. Ni les autres week-ends d'ailleurs.
Voilà notre héros, incarné par Eric Judor, embarqué dans une série de situations plus absurdes les unes que les autres, dont Fabcaro a le secret.
Guacamole Vaudou est un roman-photo écrit par Fabcaro et joué par Eric Judor. La rencontre au sommet de deux rois de l'absurde.
Gertrude Stein est née aux États-Unis dans une riche famille juive d'origine allemande. Au début du xxe siècle, elle rejoint son frère à Paris, puis s'y installe définitivement avec Alice B. Toklas, son inséparable compagne. Ensemble, elles occupent un appartement au 27, rue de Fleurus, et réunissent, tous les samedis, les plus grandes figures littéraires et artistiques de l'avant-garde : Matisse, Picasso, Hemingway, Fitzgerald ou encore Braque. C'est à travers la voix de cette « Génération perdue » que l'histoire de Gertrude Stein, figure incontournable du monde de l'art, nous est ici racontée.
Que se trame-t-il exactement sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes ?
Notre anthropologue dessinateur mène l'enquête : s'agit-il d'un kyste peuplé de hippies violents ? Trop drogués pour comprendre qu'il faut partir puisque le projet d'aéroport est abandonné ? Ou de l'avant-poste, en Occident, d'un nouveau rapport au monde, affranchi de la distinction entre Nature et Culture ?
L'enquête emprunte des chemins imprévisibles sur ce bocage qui, d'emblée, nous absorbe, nous transforme et recompose les liens que nous entretenons avec les plantes, les animaux et le territoire.
Durant l'année 2020, les célèbres marginaux de Simon Hanselmann ont vécu la pandémie du Covid19 à l'unisson avec leurs fans, tous victimes d'une situation qui s'enlisait au-delà des prévisions les plus pessimistes.
Megg fuit la réalité dans le jeu vidéo Animal Crossing, Mogg sombre dans les théories du complot, Owl se montre capable de surmonter sa timidité pour s'ériger en véritable chef de file dictatorial de la maison. Quant à Werewolf Jones, il se lance dans une carrière de pornstar sur internet et devient la nouvelle sensation de Netflix !
Zigzaguant perpétuellement entre la comédie, l'horreur, l'action et la critique de moeurs, Zone de crise est un webcomic déjanté sous forme de descente aux enfers, comme si Simon Hanselmann refusait de relâcher l'accélérateur alors que nous nous précipitons tous vers une destination aussi angoissante qu'inconnue.
Auréolé du prestigieux Eisner Award, Zone de crise est devenu l'un des romans graphiques les plus vendus de 2021.
C'est l'un de ces petits villages qui n'a jamais eu droit à sa carte postale. Et pourtant... L'endroit fait parler de lui jusqu'au sommet de l'État, la zone est quadrillée, ses 80 habitants surveillés. À Bure, 85 000 mètres cubes de déchets radioactifs doivent être enfouis à 500 mètres sous terre et y passer les cent mille ans à venir. Pour l'État français, l'enjeu est colossal : il en va de la survie de l'industrie nucléaire. De gré ou de force, ce projet titanesque doit aboutir.
Face à ce rouleau compresseur, la Meuse n'était pas censée résister. Les millions d'euros déversés sur le territoire devaient faire taire la contestation. En vain. À mesure que celle-ci s'intensifiait, Bure est devenu le théâtre d'une sidérante répression. Entre clientélisme et autoritarisme, le plus grand projet industriel d'Europe avance au mépris de la démocratie.
C'est ce que révèle l'enquête implacable des journalistes Pierre Bonneau et Gaspard d'Allens mise en scène par Cécile Guillard.
Vers le milieu des années 90, Lewis Trondheim s'essaie pour la première fois à une histoire muette. Ce sera celle d'une mouche toute noire avec des dents en pagaille, des ailes, deux grands yeux et une paire de chaussures qui rappellent vaguement Mickey Mouse.
Sur 100 pages en gaufrier de 6 cases, cette mouche naît (dans une poubelle), vole (dans une cuisine), mange (de la pomme, du sucre, du sel), boit la tasse (dans un fond de canette), devient l'amie d'un coléoptère cornu (avec qui elle se marre vraiment bien) et l'ennemie d'un chat et d'une araignée (par qui le malheur arrive), puis s'électrocute dans le grille-pain et devient, en quelques cases sciences fictionnelles, géante et terrifiante.
Chaque nouvelle aventure de ce personnage nous renvoie à l'émerveillement des premières expériences de l'enfance et l'ensemble pourrait devenir sottement niais si une bascule dans un scénario cauchemardesque n'opérait peu à peu pour une fin cosmique drolatique.
Avec une alternance de dessins en plongée, contre-plongée, gros plans ou plan large, Lewis Trondheim impose ainsi le rythme fou du vol erratique de sa mouche. Quant au rire, l'humour potache entre les personnages doublé d'un humour de situation renouvelé à chaque séquence, il est présent à toutes les pages, pour notre plus grand plaisir.
Puisette vit seule avec son pingouin sur son île. C'est elle qui fait et défait la mer. Elle a fort à faire et prend son métier très à coeur. Chaque matin, elle accroche les nuages dans le ciel, installe les vagues, gonfle les poissons... Courageuse et un brin autoritaire, Puisette aime quand les choses sont en ordre, quand tout se passe comme elle l'a décidé. Mais voilà qu'un matin arrive sur le rivage un gros paquet que Puisette n'a pourtant pas commandé. Eh oui parfois la vie est faite de surprises, n'en déplaise à Puisette... Dans ce paquet, il y a une autre petite fille. Une petite fille qui ressemble à Puisette mais n'est pas Puisette, une petite fille qui ne parle pas et va venir bousculer ses habitudes. Fragile - puisque c'est ce qu'il y a écrit sur le paquet, c'est comme ça que Puisette va l'appeler - dérange, agace, rompt la monotonie du quotidien et manque, surtout, quand elle n'est plus là. Puisette va vite apprendre que la vie c'est plus drôle et c'est plus joli à deux. Samuel Ribeyron s'est emparé du texte d'un spectacle vivant écrit par deux jeunes femmes, Laure Poudevigne et Estelle Olivier, pour nous livrer cet album, aux allures de bande dessinée, d'une intensité rare. Drôle et poétique, avec son texte à l'oralité savoureuse, il nous parle de l'Autre, de notre besoin immense des autres, de leur présence qui réchauffe, bouscule, fait bouger nos lignes et nous rend meilleurs.
La guerre d'Algérie fut le grand épisode traumatique de l'histoire de la France des Trente Glorieuses et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu'elle continue de soulever. En 250 pages, Benjamin Stora et Sébastien Vassant retracent en textes et en images les moments-clés de cette guerre longtemps restée « sans nom », avec ses épisodes majeurs et ses acteurs principaux, français comme algériens.
À partir d'archives, de portraits et de témoignages, Benjamin Stora et Sébastien Vassant donnent à voir et à comprendre la guerre d'Algérie comme on ne l'a jamais fait. La bande dessinée restitue cette histoire dans toutes ses dimensions tout en intégrant les acquis de la recherche historique la plus récente, et en faisant place à la diversité des mémoires.
Lorenzo vient de déménager avec sa maman. Plus accroché à son téléphone portable que jamais, un peu perdu, le jeune garçon explore sa nouvelle maison. Dans sa chambre, un meuble étrange attire son attention. Derrière un panneau secret Lorenzo trouve un cahier plein d'histoires dans lequel il ne tarde pas à se plonger. L'intérêt de Lorenzo croît à mesure qu'il tourne les pages. Il y découvre un monde énigmatique où les lapins jouent au ballon avec des autruches, les lampes deviennent des monstres, les morsures de chien font bleuir et rapetisser, et où des souris voguent sur l'océan dans des boîtes d'allumettes... Intrigué, stimulé, Lorenzo se met à dessiner à son tour, et enquête... Quatre histoires, quatre rêves à interpréter et autant d'indices disséminés dans ces nouveaux lieus qui deviennent soudain un passionnant terrain d'exploration. Lorenzo y découvrira le goût des histoires et leurs extraordinaires pouvoirs magiques.
Jeannette et ses madeleines, Marianne et ses rêveries amoureuses, Antonin et sa mère toute-puissante, Paul et ses listes... : chacune des histoires courtes réunies dans ce roman graphique met en scène une personne souffrant de mécanismes psychiques « dysfonctionnels », comme disent les psychiatres. Mais l'humour et le dessin de Claire Le Men racontent plutôt des histoires de folie douce, suggérant que « folie » ou « troubles » pourraient être acceptés comme de simples déviations, des mondes ou des fictions parallèles, vivant sur une logique singulière.
La subversion, discrète mais sûre, et l'originalité de son regard dégagent les troubles de ses personnages de toute volonté de guérir ou de corriger, amenant l'idée que la guérison peut passer par d'autres voies que celles de la médecine... C'est parfois un peu inquiétant, grinçant, toujours drôle, et d'une intelligence pleine d'empathie et de poésie.
Le livre événement de cette fin d'année est une BD. Alexandre Benalla raconté par les deux journalistes qui ont révélé l'affaire.
C'est l'histoire d'un presque inconnu, sans hommes ni parti, qui déjoue tous les pronostics et devient, à moins de 40 ans, Président de la République.
C'est l'histoire d'un gamin de 25 ans, démerdard et astucieux, qui, en six mois de campagne, se rend indispensable, gagne l'Elysée et, le soir à 23 heures entre un whisky et un cigare, fait rire ou renseigne le Président.
C'est une histoire de pieds-nickelés et de corneculs, d'amateurs et de barbouzes, de technocrates et d'escrocs dont aucun scénariste n'aurait osé imaginer l'enchaînement terrifiant et gaguesque : une Coupe du monde cachée dans le bureau du Président pendant que les joueurs la cherchent, des béliers face à une porte qui résiste, un sous-marin de paparazzi qui sert à transporter un coffre, deux copains sous contrôle judiciaire en grande conversation enregistrée, des passeports de service qui disparaissent et réapparaissent au Château...
À la fin de l'histoire, un ministre de l'Intérieur démissionne, le stratège de l'Élysée s'en va, des tas de hauts gradés sont mutés. Mais l'affaire raconte bien davantage. Le tabassage de la place de la Contrescarpe inaugure des dérives répétées du maintien de l'ordre ; chacun des épisodes du feuilleton se retrouve au dos des Gilets Jaunes ; le Président se met à détester la presse.
Voici l'histoire banale et pourtant extraordinaire d'un conseiller et de son Président.
Tous deux journalistes du Monde, Ariane Chemin et François Krug, à l'origine de l'affaire, s'associent au dessinateur Julien Solé et publient sous forme de bande-dessinée le récit complet de ce feuilleton politique, de ses ramifications à ses derniers rebondissements, dévoilant à travers des scènes inédites l'envers désespérant, amusant parfois, souvent inquiétant d'un scandale qui n'a pas fini d'ébranler la Présidence Macron.
Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n'imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s'engage.
Autour de Jeanne défile l'univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l'art d'esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l'étendue de son pouvoir d'inertie dans le traitement des dossiers dont on l'accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s'aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d'une université malmenée ; la famille et les amis qui n'y comprennent rien ; l'infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n'en finit pas.
À la manière d'un récit d'apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu'on compte aujourd'hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : « Alors, cette thèse ? »
Tous les rendez-vous manqués, tous les chemins que l'on n'a pas pris, tous ces "presque" sont des valises que l'on transporte toujours avec soi... Cathy Karsenty est une illustratrice confirmée. Elle est l'auteure de plusieurs livres adultes ou jeunesse ; Presque est son premier roman graphique.
1922. Jeanne Picquigny et Barberine Love Peacock se lancent dans un chassé-croisé entre New York et Cuba pour retrouver les films du Mokélé et surtout Eugène, qui n'aurait pas disparu en mer.
De son côté, lui vivote sur l'île entre contrebande, rhum et révolution.
Suite de La Tendresse des crocodiles, le dernier livre de Fred Bernard nous transporte dans un univers où se mêlent les souvenirs, l'amour, la solitude et la rage, où les armoires ont des secrets à livrer, où les poulpes boivent trop.
Des planches en noir et blanc qui disent les errances et les quêtes personnelles, entre poésie et violence, sur fond de politique internationale.
Fred Bernard, destiné à devenir artisan maçon comme son frère, son père, son grand-père et son arrière grand-père, rompt avec la tradition familiale et entame des études aux Beaux-Arts puis à Émile Cohl à Lyon.
En 1995, il signe son premier contrat au Seuil en illustrant La Licorne vengeresse de Philippe-Henri Turin.
Depuis, il a enchaîné les succès avec son compère François Roca : Le Train jaune, Monsieur Cloud nuagiste et Jésus Betz.
Qu'est-ce que la bêtise ? Nos plus grands chercheurs en sciences molles sont morts d'épuisement sans avoir réussi à cerner les mécanismes de ce redoutable virus. Yvonne Letigre, 107 ans, relève le défi malgré elle et se retrouve entraînée dans un road trip insolite, avec pour coéquipière une extraterrestre terrifiée à l'idée de voir son propre espace-temps contaminé.
Leur enquête auprès des habitants d'un village paisible, véritable foyer d'épidémie, pourrait bien faire basculer le destin de l'humanité tout entière...
Le Plantu 2019 sera jaune : Le Président Macron découvre le visage d'une partie du peuple français à travers le mouvement des gilets jaunes qui va en enflant, semaine après semaine, un peu partout sur le territoire mais surtout à Paris où les manifestations dégénèrent et la police bascule dans la violence. Une crise sans précédent qui destabilisera les experts politiques de gauche comme de droite mais aussi qui fait tanguer le gouvernement.
Il sera question aussi d'antisémitisme sur le territoire national.
A l'étranger, les focus seront faits sur le Brexit de Theresa May, la chute de Boutef en Algérie ou encore sur le Vatican avec le scandale des prêtres pédophiles. Mais Plantu n'oubliera pas les élections européennes, le Mali ou la Syrie, deux pays où la France intervient militairement. On se rappellera aussi le génocide rwandais il y a 25 ans.
Entre tendresse et provocation, un condensé de l'actualité 2019.
L'actualité 2018 en dessins par Plantu augmentée d'un entretien avec Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris.
Georges Wolinski a tout au long de son travail porté un regard à la fois léger et mélancolique sur la vie.
Ses dessins de falaises témoignent de ce regard. Falaises mythiques de son oeuvre dont il affirmait : « Tout Wolinski est dans les falaises. »
Envie de livrer un travail personnel, de s'adresser à un public autre que les enfants, des raisons qui ont amené Zep à créer un ouvrage dans lequel, se mettant en scène lui-même en tant que personnage principal, il nous raconte à sa manière unique - à la fois drôle et touchante - ses expériences de vie passées et actuelles dans un quotidien où tout un chacun peut se reconnaître.
Graphiste hors-pair, narrateur doué, ZEP cache derrière son humour une sensibilité au monde qui l'entoure - les tourments du quotidien tout autant que l'évolution de la géographie du monde -, qui s'exprime avec chaleur, dérision et rire dans ce nouvel ouvrage : Découpé en tranches.
Découpé en 22 histoires courtes, ces « tranches » de vie à lui, intimes mais sans voyeurisme, amusantes sans chercher le gag, subtiles dans le traitement de thèmes universels, Zep nous livre un ouvrage où la tendresse et l'émotion prédominent. À lire, à relire et à partager avec bonheur.
De son vrai nom Philippe Chappuis, ZEP tire son pseudonyme d'un fanzine créé à l'âge de 12 ans, alors qu'il était un fan absolu de Led Zeppelin.
Dès sa plus tendre enfance, il commence à dessiner et inventer des histoires. Dès l'âge de 14 ans, il publie régulièrement ses dessins dans la presse suisse. Il est diplômé des Arts décoratifs de Genève En 1992, Zep plonge dans ses souvenirs d'enfance et « invente » Titeuf. Le succès est fulgurant (13 millions d'exemplaires vendus). La parution du Guide du zizi sexuel coécrit avec Hélène Bruller, prolonge le succès de Titeuf et permet à son auteur d'établir un véritable dialogue entre parents et enfants.