Dans un ouvrage au titre suggestif, Guillaume Cuchet cherche à percevoir, sous l'obscure aura de mystère qui nimbe le spiritisme et ses plus célèbres tenants (Edgar Allan Poe, Victor Hugo.), les phénomènes, les rapports, les conflits socio-culturels qui se cachent à la lumière du jour.Dès le début des années 1850, la France se passionne pour ce phénomène venu tout droit d'Amérique, au point que toute la société, bientôt, se met à faire tourner les tables. Moment lui-même inscrit dans un contexte d'industrialisation, de progrès des sciences, d'essor des communications, qui donnera au spiritisme son nouveau nom de baptême, " télégraphe spirituel ". Cependant, le spiritisme ne forme pas une entité unique selon les milieux et les classes sociales qui s'y adonnent.Guillaume Cuchet va ainsi proposer une tripartition entre spiritisme de récréation, de consolation et de conviction, sans qu'il soit impossible de passer de l'un à l'autre ou d'embrasser l'un et l'autre. La montée d'une société des loisirs, la crise de foi qui gagne alors l'ensemble de l'Europe, l'intérêt pour les sciences occultes en réaction au positivisme ambiant sont quelques-uns des phénomènes que l'incroyable engouement pour le spiritisme éclaire d'un jour nouveau.
La pratique du bouddhisme n'est pas un jeu de l'esprit consacré à un but personnel : elle ne conduit pas à la question du comment vivre mais du comment agir, sans éviter aucun champ de bataille. Et cela même si les formes sociales où elle a évolué des siècles durant l'en ont éloigné. Le projet du Bouddha fut de transformer notre monde en une terre rayonnant de beauté. Orienté par ce projet, et par la vérité selon laquelle nous sommes tous interdépendants, l'agir bouddhique est nécessairement engagé dans l'apaisement de la souffrance. Parce que les sociétés traditionnelles où il a évolué ignoraient la dimension citoyenne de l'individu, cette action est restée " humanitaire ". Mais depuis plus d'un siècle a émergé un bouddhisme qui se pense socialement engagé : la bienveillance et le secours à l'autre sont une pratique qui a une dimension sociale ou politique. Aujourd'hui incarné par des personnalités comme le Dalaï-Lama ou Thich Nhât Hânh, ce mouvement, à la fois nouveau et relié à ce que le bouddhisme a de plus fondamental, réunit, en Occident et en Asie, des penseurs de tous horizons. Éric Rommeluère en retrace l'histoire et en présente les grandes figures et orientations.
Du XIIIème siècle à Benoît XVI, huit siècles d'interprétations de l'un des événements majeurs des croisades : la rencontre de François d'Assise et du sultan Malik al-Kamil. Un modèle de dialogue possible entre le christianisme et l'islam ? En 1219, dans le cadre de la cinquième croisade, François d'Assise rencontre le sultan Malik al- Kamil. Cette rencontre du christianisme et de l'islam n'a cessé depuis huit siècles de nourrir interprétations et représentations. Des discours hagiographiques à Benoît XVI en passant par Voltaire, des fresques de la basilique d'Assise aux gravures de Gustave Doré, l'événement a suscité une abondance de points de vue : geste de martyr ? mission de prédication aux infidèles ? acte d'audace naïf ? volonté de négocier une issue pacifique et, partant, modèle de dialogue pour l'Église d'aujourd'hui ? John Tolan dresse un panorama savant, mais toujours accessible, de l'un des épisodes majeurs des croisades.