En mai 1937, Paris se prépare à l'inauguration de l'Exposition universelle où l'Espagne doit être représentée par le gouvernement républicain en exil. Falcó, de retour de Tanger, est chargé par l'Amiral d'une double mission : empêcher à tout prix qu'y figure Guernica, le tableau que Picasso est en train d'achever dans son atelier de la rue des Grands-Augustins, et faire passer de vie à trépas un des amis du peintre, écrivain et journaliste de renom, aviateur et héros de la guerre civile espagnole. Une mission délicate et pleine de rebondissements dans un Paris où se croisent artistes, intellectuels, marchands d'art à la solde de Hitler, réfugiés espagnols, cagoulards, musiciens et chanteurs de cabaret. Rompu aux situations extrêmes, Falcó doit cette fois-ci faire face à un monde où la lutte des idées prétend se substituer à l'action.
Arturo Pérez-Reverte excelle dans la reconstitution de ce Paris des années 30 et de ses lieux mythiques. Sous des noms fictifs se cachent écrivains et personnalités célèbres et souvent hauts en couleurs (André Malraux, Ernest Hemingway, Marlene Dietrich et Peggy Guggenheim). Dans ce dernier volet tant attendu de la trilogie des Falcó, le suspense - garanti jusqu'à la dernière page - se teinte d'un humour savoureux, et la rencontre entre Picasso et Falcó marquera sans aucun doute les esprits.
On joue vraiment de drôles de choses sur les tapis verts de la frontière, entre officiers des stups américains et mexicains.
Quand il accepte de faire la preuve qu'un parieur invétéré trouvé criblé de balles n'était pas un narco, Morgado, le plus privé des privés, s'engage dans une enquête sanglante entre toutes. Un noir de noir porté au sommet de la corrosion.
L'avocat Miguel Ángel Morgado, établi à Mexico, se voit demander par un charpentier, Alfonso Keller Padilla dit Blondie, de résoudre le mystère de la disparition de son père, Timothy Keller, à Tijuana en décembre 1951. Tim, étudiant américain et sympathisant de gauche, s'était réfugié à Mexico pour échapper à la guerre de Corée et fréquentait un milieu d'expatriés, où venaient d'arriver le romancier William S. Burroughs et sa femme. Pour Alfonso, son père s'est laissé entraîner par naïveté en acceptant de convoyer jusqu'à Tijuana, à la demande de Burroughs, un paquet destiné à une connaissance américaine, Alan Brod. À la suite d'une fusillade dans un bar de Tijuana, Tim a disparu. Bref, une livraison d'héroïne qui a mal tourné. Par amitié pour Alfonso, et par curiosité, Morgado va à Tijuana et commence à creuser : à mesure qu'il cherche, les choses se compliquent, quant à savoir qui a trahi qui.
Un corps est retrouvé calciné, une croix sanglante tracée à la hache sur le front. Félix Chacaltana, substitut du procureur dans la ville d'Ayacucho, s'interroge. Est-ce un retour des terroristes du Sentier Lumineux ? Ou des catholiques fanatiques, qui célèbrent à leur manière le Mercredi des Cendres et la semaine sainte ? Ce qui est certain, c'est qu'Ayacucho mérite son nom de « coin des morts ».