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MARTIN RUEFF
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«Si l'on veut bien regarder la terre, il faut se tenir à la bonne distance.» En 1767, à la suite d'une dispute avec ses parents au sujet d'un plat d'escargots qu'il refuse de manger, le jeune Cosimo Piovasco di Rondò grimpe au chêne du jardin familial et n'en redescendra plus. Sautant de branche en branche et d'arbre en arbre, il s'élance à la découverte du monde : il étudie la philosophie, se passionne pour la politique, rencontre des bandits, connaît les joies et les peines d'amour. Et cela sans jamais reposer un pied sur terre, ni revenir sur sa résolution. Sous les apparences d'un conte philosophique, Italo Calvino rend hommage au siècle des Lumières dans un texte débordant d'humour, d'imagination et d'originalité. Le baron perché est le plus connu des trois volets qui composent le cycle Nos ancêtres - comprenant aussi Le vicomte pourfendu et Le chevalier inexistant.
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Alors qu'il se bat contre les Turcs, le vicomte Medardo di Terralba est fendu en deux par un boulet de canon. Seule la moitié droite est retrouvée, soignée et remise sur pied. De retour au château de Terralba, elle se montre vile et cruelle, terrorisant tous les habitants. Quelque temps après, la seconde moitié du vicomte, la gauche, revient sur ses terres, et se révèle aussi bonne et vertueuse que l'autre est méchante. Le curieux face-à-face entre ces deux moitiés du même homme provoque une série de péripéties rocambolesques. Avec un humour inépuisable, Italo Calvino explore la condition de l'homme contemporain et l'état d'incomplétude qui le caractérise. Le vicomte pourfendu est le premier des trois volets qui composent le cycle Nos ancêtres - comprenant aussi Le baron perché et Le chevalier inexistant.
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«Les villes comme les rêves sont construites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses, et que chaque chose en cache une autre. - Moi, je n'ai ni désirs, ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard. - Les villes aussi se croient l'oeuvre de l'esprit ou du hasard, mais ni l'un ni l'autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs.» À travers un dialogue imaginaire entre Marco Polo et l'empereur Kublai Khan, Italo Calvino nous offre un «dernier poème d'amour aux villes» et une subtile réflexion sur le langage, l'utopie et notre monde moderne.
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La zone grise : Entretien avec Anna Bravo et Federico Cereja
Primo Levi
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 22 Janvier 2025
- 9782743664893
En 1983, Primo Levi s'entretient avec deux historiens et revient sur son expérience des camps. Il se penche notamment sur la zone grise, cette bande aux contours mal définis "qui sépare et relie à la fois les deux camps des maîtres et des esclaves" et dont la classe hybride des prisonniers fonctionnaires est "l'ossature et l'élément le plus inquiétant". Il s'agit de témoigner de cas précis pour comprendre et de comprendre pour mieux juger. Primo Levi le fait avec son style net et précis dont l'équivoque est à jamais bannie.
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"Ce qui frappe dans ce roman c'est que la recherche formelle d'un roman sur les romans, qui est l'aventure d'un lecteur, se marie avec le plus grand naturel à une véritable histoire d'amour et de destin. Le traducteur est donc sommé de rester sur la crête : respecter les exigences intellectuelles du créateur, mais satisfaire aussi sa soif de récit. De la même manière, le traducteur ne doit pas essayer de gommer la tonalité singulière d'un texte qui marie le naturel et l'étrange, l'intellectuel et le sensible : le mécanique et le vivant.
Mieux - le maximum de sobriété doit faire éclater la plus grande étrangeté et parfois le plus grand comique."
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Marcovaldo est manoeuvre. Il vit, avec sa femme et ses six enfants, dans une grande ville d'Italie du Nord. Un citadin parmi d'autres. Mais lui est différent. La publicité, le néon, la circulation, il ne les voit pas. Par contre, la moindre manifestation de la nature accroche son regard. Mais a-t-il certains sens atrophiés, ou la nature s'est-elle changée en venant en ville ? Marcovaldo n'arrive pas à retrouver cette nature, si saine, si pure dont il garde le souvenir. Elle est retorse cette nature, surtout en ville ! Marcovaldo l'apprend en vivant une suite d'aventures inattendues et souvent drôles évoquant un Charlot père de famille, en butte aux complexités de notre vie post-industrielle.
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Sous les remparts de Paris, Charlemagne passe en revue les troupes de l'armée de France. S'approchant du chevalier Agilulf Edme Bertrandinet des Guildivernes, il découvre avec surprise que sous l'armure blanche, il n'y a personne. Le chevalier est dépourvu de corps, certes, mais pas de volonté. Tout l'inverse de son écuyer Gourdoulou, dont le corps est bien réel, mais l'esprit complètement dénué de conscience. Entre ces deux pôles opposés, d'autres personnages se cherchent et s'enfuient : Raimbault, jeune intrépide ; Bradamante, fière amazone ; Torrismond, douteur inquiet. Tous sont en proie au même questionnement et au même conflit : que signifie être ? Le chevalier inexistant clôt le cycle Nos ancêtres - qui comprend aussi Le baron perché et Le vicomte pourfendu - bien que, selon l'auteur, il puisse servir tant d'introduction que d'épilogue.
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Ce que j'ai vu, entendu, appris...
Giorgio Agamben
- NOUS
- Antiphilosophique Collection
- 4 Octobre 2024
- 9782370841414
A venir
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Qu'est-ce qu'une vie bonne ?
Judith Butler
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 27 Mai 2020
- 9782743649975
En 2012, au moment de recevoir le Prix Adorno, Judith Butler se demande s'il est possible de vivre une bonne vie dans une mauvaise vie. Que peut donc signifier mener une vie bonne, une vie vraie quand la plupart sont exposés dans leur chair à la vulnérabilité d'une mauvaise vie ? Comment penser la résistance de la vraie vie à la fausse ? Cette ancienne question de la philosophie morale prend un sens neuf si on la pose dans les conditions concrètes de nos existences.
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Le vicomte pourfendu / il visconte dimezzato
Italo Calvino
- Folio
- Folio Bilingue
- 19 Mai 2022
- 9782072961762
Alors qu'il se bat contre les Turcs, le vicomte Medardo di Terralba est fendu en deux par un boulet de canon. Seule la moitié droite est retrouvée. De retour dans son château après avoir été soigné, le vicomte, dépourvu de sa partie gauche, devient vil et cruel, terrorisant tous ceux qu'il croise sur son passage.
À travers ce conte philosophique aux péripéties rocambolesques, Italo Calvino explore la condition de l'homme contemporain avec un humour inépuisable.
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Nino, un jeune mécanicien quitte sa Ligurie natale pour devenir ouvrier à Turin dans l'après-guerre. Là, il découvre la politique et les luttes : les convictions et les doutes. Il tombe amoureux de Giovanna, une jeune fille de la bonne bourgeoisie qui le fait tourner en bourrique. Comme Hercule à la croisée des chemins, il hésite sur la voie à suivre. Il fait part de ses doutes dans des lettres à Nanin, resté au pays, homme de la nature et de la fatalité. La lutte politique et les intermittences de l'amour déterminent le rythme fatal du récit comme les aventures de la liberté. Histoire d'une éducation à la fois politique et sentimentale, Les jeunes du Pô est un roman d'Italo Calvino que très peu de lecteurs connaissent. Il n'a jamais été publié à lui seul en volume, ni en Italie ni ailleurs. Entre 1948 et 1951, Calvino, écrivain engagé et membre du Parti communiste, cultive l'ambition d'écrire un roman sur la classe ouvrière et la civilisation industrielle. Après avoir abandonné en cours de route plusieurs ébauches de narration, il achève la rédaction de ce court roman, dont il n'est pas satisfait. Au moment où il renonce à le publier, il écrit d'un seul jet Le Vicomte pourfendu, qui inaugure un nouveau genre entre la fable et le récit fantastico-philosophique. Six ans plus tard, en 1957, Pier Paolo Pasolini propose à Calvino de faire paraître Les jeunes du Pô, jusque-là resté inédit, dans sa revue Officina. Calvino accepte, mais il tient à préciser dans une « Note » qu'il considère ce roman comme un échec. Malgré le jugement sévère de son auteur, Les jeunes du Pô mérite d'être enfin connu des lectrices et des lecteurs de Calvino, qui y retrouveront beaucoup de ses thèmes majeurs : le travail, l'amour, la ville, la nature, la politique et la recherche d'une vie harmonieuse. C'est le roman des possibles et des refus ; des espérances et des déceptions : des illusions perdues. C'est le roman du fleuve aussi. Le Pô de Calvino, c'est la colline de Pavese...
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Pourquoi je hais l'indifférence
Antonio Gramsci
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 29 Août 2012
- 9782743623432
Haïr l'indifférence, c'est à la fois haïr l'acceptation des choses comme elles vont et détester la confiance faite aux experts, qui n'est autre que la paresse qui contribue au cours des choses.
L'indignation ne suffit pas, si elle n'est que simple mouvement du coeur. Elle commande l'analyse.
Les axes de réflexion de ce regroupement de textes sont autant de pistes pour aujourd'hui : la politique et les politiques ; l'éducation des peuples ; la liberté et la loi ; les maux de l'État italien ; contre la guerre. Des textes qui remontent pourtant presque tous aux années 1917 et 1918. C'est à cette époque que Gramsci forge les principaux éléments de sa théorie.
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La vie sensible
Emanuele Coccia
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 28 Février 2018
- 9782743642440
Dans cet essai, Emanuele Coccia s'interroge sur la sensibilité, sur la vie sensible. Mais si la sensibilité est si évidemment présente en nous, si elle est l'évidence même, si nous cherchons, par tous les moyens, à jouir d'elle et à jouir avec elle, comment se fait-il que la philosophie lui ait comme tourné le dos ? Ce livre est donc en premier lieu une réhabilitation de la sensibilité. Car cette réhabilitation est urgente. De fait, par la sensibilité nous tenons au monde et le monde tient à nous. Mais cette réhabilitation prend aussi la forme d'une réflexion inattendue sur l'image - cette modalité par laquelle nous rendons sensibles les idées. L'image n'est-elle pas la forme sensible de l'autre ? A travers de brefs paragraphes qui invitent au rêve et à la méditation, cet essai riche et stimulant s'articule en deux parties qui tendent, la première à définir ce que nous appelons sensibilité, vie sensible ; la seconde à penser le rapport de l'image et de la sensibilité.
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De l'analyse approfondie de cas spécifiques, très variés, émerge ici une nouvelle perspective pour la microhistoire, dont Carlo Ginzburg est l'un des fondateurs.
Au centre de ces études se trouvent des personnages célèbres, comme Montaigne ou Italo Calvino, ou méconnus, comme Jean-Pierre Purry ou M. de La Créquinière, des textes ou des images... mais un élément récurrent : la réflexion sur la méthode historique, sur les liens entre études de cas et éléments du hasard, souvent délibérément produit.
Le lecteur de ce nouvel ouvrage de Carlo Ginzburg découvrira les résultats probants, la plupart du temps imprévisibles, d'une recherche fidèle au principe d'Aby Warburg : « Le livre dont vous avez besoin se trouve juste à côté de celui que vous cherchez. » -
Des délits et des peines
Césare Beccaria
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 27 Août 2014
- 9782743628611
Qu'est-ce qu'une peine juste ? Qu'est-ce qu'une violence juste ? À partir de quelques principes clairs et évidents, Beccaria fonde le droit pénal moderne : principe de proportionnalité, distinction du crime et du péché, codification (principe de légalité), principe d'utilité, dépénalisation des délits d'opinion et de moeurs, etc. Des délits et des peines reste d'une brûlante actualité en nous apprenant que le droit pénal a toujours pour vocation de défendre le plus faible contre le plus fort : ce plus faible qui, au moment du crime, est la victime ; ce plus faible qui, au moment du procès, est le prévenu ; ce plus faible qui, au moment de l'exécution, est le condamné.
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Dans Liguries, on découvre un Calvino arpenteur minutieux des paysages, homme de l'espace et non du temps, animé par une pulsion de voir et de décrire qui fut aussi forte que celle de raconter. Liguries est constitué de cinq proses et d'un ensemble de poèmes (les « Eaux fortes de Ligurie », rédigés pendant la période de la Résistance). Les proses s'étalent de 1945 à 1975 : « Ligurie maigre et osseuse », géographie humaine de la Ligurie comparée à une échelle ; « Sanremo, ville de l'or », qui se penche sur le destin de cette ville vouée à l'argent dans une région de pauvres gens ; « Ligurie », vaste et forte présentation des caractéristiques physiques d'où ressort une impression d'inquiétude et de fragilité de la vie ; « Savona :
Histoire et nature », qui suit le plan de la ville dans l'espace et dans le temps ; et « La mer forme le troisième côté » (sur Gênes) ». A travers les textes qui le composent, Liguries est bien un guide de la Ligurie : de son littoral, de son arrière-pays et de deux de ses principales villes, Gênes et Savone. On y suit cette fine languette de terre qui forme comme un accent circonflexe ou un sourcil sur l'oeil de la mer entre la France et l'Italie. On y découvre l'histoire de cette terre de batailles, on y comprend l'économie et la société ligures. -
Qu'est-ce qu'un dispositif ?
Giorgio Agamben
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 27 Août 2014
- 9782743628680
« J'appellerai littéralement dispositif tout ce qui a, d'une manière ou d'une autre, la capacité de capturer, d'orienter, de déterminer, d'intercepter, de modeler, de contrôler et d'assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants. Pas seulement les prisons donc, les asiles, le panoptikon, les écoles, la confession, les usines, les disciplines, les mesures juridiques, dont l'articulation avec le pouvoir est en un sens évidente, mais aussi, le stylo, l'écriture, la littérature, la philosophie, l'agriculture, la cigarette, la navigation, les ordinateurs, les téléphones portables, et, pourquoi pas, le langage lui-même ». Le dispositif nomme un ensemble de praxis, de savoirs, de mesures, d'institutions dont le but est de gérer, de gouverner, de contrôler et d'orienter, en un sens qui se veut utile, les comportements, les gestes et les pensées des hommes. Nous sommes pris dans des dispositifs : nous nous transportons, nous nous parlons, nous nous rapportons à nous-mêmes à travers des dispositifs. Nous appartenons aux dispositifs tout autant qu'ils font partie de nos vies. Mais qu'est-ce qu'un dispositif et comment situer l'analyse qui pourrait nous en délivrer ? Dans ce texte bref et incisif, Giorgio Agamben ne se contente pas de poser la question mais explique comment elle s'est posée à lui.
On peut lire son essai comme une leçon de méthode, comme une analyse de notre société, comme une nouvelle orientation pour fonder l'anthropologie. C'est que l'analyse des dispositifs débouche sur une enquête d'une grande portée : « Il y a donc deux classes : les êtres vivants (ou les substances) et les dispositifs. Entre les deux, comme tiers, les sujets. J'appelle sujet ce qui résulte de la relation, et pour ainsi dire, du corps à corps entre les vivants et les dispositifs ».
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« L'amitié est si étroitement liée à la définition de la philosophie que l'on peut dire que sans elle la philosophie ne serait pas possible. L'intimité entre amitié et philosophie est si profonde que celle-ci inclut le philos, l'ami, dans son nom même. » Giorgio Agamben relit Aristote pour retrouver la signification de l'amitié. L'ami est un autre soi-même avec lequel on partage le fait d'exister, la douceur même de vivre. C'est pourquoi l'amitié ouvre l'espace d'une communauté et d'une politique qui précèdent toute identité et tout partage.
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La puissance de la pensée : essais et conférences
Giorgio Agamben
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 3 Novembre 2021
- 9782743654689
Dans La Puissance de la pensée, Giorgio Agamben a rassemblé une vingtaine d'essais écrits entre 1975 et 2004. Conformément à sa méthode faite de géométrie et de finesse, il propose une série de lectures qui sont autant de confrontations avec les grandes figures de la Tradition : de Platon à Derrida. Regroupés en trois sections, Langage, Histoire, Puissance, ces textes sont des variations autour du concept qui occupe le centre de la réflexion d'Agamben : la puissance. Nouvelle édition.
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Profanations
Giorgio Agamben
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 23 Janvier 2019
- 9782743645830
"Profaner c'est restituer à l'usage commun ce qui a été séparé dans la sphère du sacré." Cette définition offre au lecteur le fil d'Ariane qui lui permettra de s'orienter à travers les neuf petites proses théoriques dans lesquelles Giorgio Agamben a recueilli les motifs les plus urgents et les plus actuels de sa pensée en une sorte de dernier compendium. Avec un bonheur retrouvé son écriture se meut entre littérature et philosophie.
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Le feu et le récit
Giorgio Agamben
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 25 Avril 2018
- 9782743643522
Qu'est-ce qui est en jeu dans la littérature ? Quel est ce « feu » que le « récit » a perdu et qu'il essaie, à tout prix, de retrouver ? Et qu'est-ce que la pierre philosophale que les écrivains, avec le même acharnement que les alchimistes, s'efforcent de produire au four de leurs paroles ? Et qu'est-ce qui, enfin, dans tout acte de création, résiste obstinément à la création et confère ainsi à l'oeuvre sa force et sa grâce ? Et pourquoi la parabole est-elle le modèle secret de tout récit ? Giorgio Agamben réunit ici en dix essais les motifs les plus urgents et les plus actuels de sa recherche. Et comme toujours dans ses écrits, l'interrogation sans relâche sur le « mystère » de la littérature, mystère poursuivi ici jusque dans ses aspects les plus matériels (la transformation de la lecture dans le passage du livre à l'écran) s'entrelace avec une méditation sur l'autre mystère de la modernité - éthique et politique, cette fois.
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La guérison infinie ; histoire clinique d'Aby Warburg
Ludwig Binswanger
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 21 Octobre 2020
- 9782743650803
En 1918, Aby Warburg est frappé d'une crise de psychose aiguë : il croit être responsable de la défaite de l'Allemagne et menace sa famille avec un revolver. En 1921, il arrive à la clinique Bellevue où exerce Ludwig Binswanger. Il en sortira en 1924, guéri, après avoir prononcé, la célèbre conférence sur «Le rituel du serpent» devant les patients de la clinique. Pour la première fois sont réunis ici le dossier clinique rédigé par Binswanger, les lettres et les fragments autobiographiques de Warburg, la correspondance des deux hommes. Ces textes offrent un témoignage poignant de l'hospitalisation de Warburg dans cette étrange institution. Leur portée dépasse l'histoire, car ils permettent de poser une question fondamentale : qu'est-ce que guérir ?
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Depuis la fête qui entretient une relation contemporaine avec la boulimie, jusqu'à la nudité ; depuis le problème du corps glorieux des béats, qui ont un estomac et des organes sexuels mais qui ne mangent pas et ne font pas l'amour, jusqu'à la figure nouvelle d'une identité impersonnelle imposée à l'humanité par les dispositifs de la biométrie ; le point de fuite vers lequel convergent tous ces thèmes est le désoeuvrement. Il ne faut pas entendre ce terme comme oisiveté ou inertie, mais comme le paradigme de l'action humaine et celui d'une nouvelle politique. C'est la pratique même de ce désoeuvrement qui définit le no man's land où se meut une écriture qui est tout à la fois, pensée et littérature, divagation et fiche philologique, traité de métaphysique et note sur les moeurs.
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Le bien dans les choses
Emanuele Coccia
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 3 Avril 2019
- 9782743647230
Regardez les murs de la ville : ils regorgent d'écrits et d'images qui nous disent comment mieux vivre, comment être nous-mêmes, comment devenir moraux. Pour qui sait la regarder, la publicité est porteuse de la morale publique. Si c'est le cas, il faut revenir avec plus de soin sur ce qui relie espace public et publicité. Le premier a mobilisé l'attention des philosophes et des sociologues; la seconde a attiré la foudre des moralistes. Et pourtant, la publicité exprime la valeur morale à venir. Pour le reconnaître, il faut opérer une véritable conversion du regard : la morale n'est pas refermée dans le rapport que nous entretenons avec les hommes et les femmes qui nous entourent ; elle est aussi, et pour une grande part, dans le rapport que nous avons avec les choses.