Voici la suite de l'enquête amorcée dans La Déconnomie. La critique du néolibéralisme cible souvent une politique conçue par des dirigeants au service d'une classe dominante. Généreux explore une interprétation complémentaire : la bêtise d'une élite affl igeant la société avec la conviction sincère d'agir pour son bien ! En mobilisant la psychologie sociale et cognitive, il révèle la « banalité de la bêtise » et de sa forme entêtée, la connerie. Celle-ci imbibe l'idéologie qui inspire la parole et les décisions de nos gouvernements, elle nourrit les sophismes absurdes soutenus par de brillants économistes, elle mue en pandémie lorsque la logique de compétition contamine toutes les sphères de la société. Au bout de cette réflexion apparaît une possible antidote à l'épidémie de bêtise et aux fléaux qu'elle induit : l'intelligence collective qui, sous certaines conditions, peut surgir d'une délibération citoyenne souveraine.
La capacité qu'ont les capitalistes de s'enrichir ou de nuire au bien commun ne tient qu'à un ... code ! Car, en soi, la possession d'une terre, d'un atelier, d'une idée, etc., ne procure qu'un outil. Celui-ci ne devient une source durable de richesse et de pouvoir opposable à autrui qu'en raison des droits et protections que lui confère son codage juridique. Dans une langue accessible à tous, Katharina Pistor, nous explique la fabrique du capital. Elle raconte l'histoire de l'adaptation du droit pour instituer successivement le codage capitaliste de la terre, de l'entreprise, de la connaissance, de la dette, de la nature. Elle met au jour le rôle des « maîtres privés du code » - ces avocats et banquiers qui élaborent de fait le code public en inventant des contrats et des instruments qu'ils font ensuite valider par la loi. Ce droit conçu par et dans l'intérêt de riches acteurs privés induit à la fois l'accumulation de richesse, l'envol des inégalités et les crises à répétition. Mais, puisque que c'est la loi qui fait le pouvoir du capital, l'auteure peut esquisser la manière de concevoir un autre code qui remettrait le droit des entreprises, des marchés et de la finance au service de l'intérêt commun.
En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu'ils intitulent The Limits to Growth et qui établit, pour la première fois, les conséquences dramatiques d'une croissance exponentielle dans un monde fini.
En 2004, quand les auteurs enrichissent leur analyse de données accumulées durant trois décennies d'expansion sans limites, l'impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.
En 1972, la problématique centrale était : « comment éviter le dépassement » ; en 2004, l'enjeu est alors : « comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ? » ; désormais, les limites sont dépassées : que nous reste-t-il à envisager ?
« La transition n'est pas seulement une affaire de panneaux solaires et de carottes, nous estimons que ce qui se passe à l'intérieur de nous est aussi important que ce qui se passe en dehors », déclare Rob Hopkins, initiateur du mouvement des villes en transition et préfacier du livre. Ce sont ces dimensions intérieures - culturelles, psychologiques et spirituelles - de la transition que les 3 auteurs entendent explorer. Leurs expériences durant des décennies au sein des réseaux de transition belges et suisses confèrent à leurs propos une valeur inestimable. Ce livre est vouée à devenir un classique du genre.
Considérées à tort comme une pollution alors qu'elles n'en sont que le symptôme, les algues nous offrent en réalité un champ d'innovation infini et des solutions concrètes pour répondre aux grands défis de notre époque : nourrir les hommes, remplacer le plastique, décarboner l'économie, refroidir l'atmosphère, nettoyer les océans, reconstruire les écosystèmes marins, nous soigner et fournir des revenus aux populations côtières...Et si les algues étaient l'avenir de l'homme ? Face aux crises démographique, économique et climatique, ce trésor oublié pourrait bien être la solution.Un ouvrage passionnant écrit par un expert pour enfin croire en des lendemains meilleurs.
« Comment ne pas reconnaître que la tristesse de Gaïa est avant tout la mienne face au désastre grandissant dont témoigne l'état du monde ? Comment en sommes-nous arrivés là ? » Pierre Rabhi offre dans cet ouvrage sa lecture du monde et sa vision humaniste sans concession des maux que l'être humain inflige à la planète Terre.
Il propose de prendre de la hauteur, d'observer de manière globale, réfléchie et sereine pour comprendre pour quelles raisons l'humain, être de tourments, a pu se laisser dévoyer et absorber par les mirages d'une modernité qui, si elle a de nombreux atouts, a aussi fait oublier que Gaïa, la terre-mère, doit être protégée et respectée pour tous les autres vivants actuels et ceux à venir. Il invite ainsi à lutter contre la résignation et affirme qu'une autre logique d'existence est indispensable, qu'un autre modèle de société basé sur la modération des besoins est la solution pour un monde plus viable et vivable car aujourd'hui nous n'avons plus le choix.
En France, dans ce pays riche où l'agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d'aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l'un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l'absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d'un bout à l'autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d'agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur.
À travers l'incroyable travail réalisé par l'association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l'alimentation. Pourtant, il n'en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d'aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim. Car l'impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s'exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l'aide alimentaire.
Et si, dans une société démocratique, l'urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ?
Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est un économiste mathématicien considéré comme l'un des fondateurs du mouvement décroissant. Né en Roumanie, il étudie les mathématiques à Paris, puis part à Harvard où il met à profit ses connaissances mathématiques pour proposer une autre vision de l'économie. Critique de l'économie néoclassique et de la notion de croissance, il y substitue la bioéconomie qui prend notamment en compte l'épuisement des ressources. Il appelle ainsi dès les années 1960 à une réforme profonde de la science économique.
Sylvie Ferrari remet ici en avant ce penseur hors du commun, économiste écologiste avant l'heure qui a offert à la décroissance un cadre conceptuel et théorique pour accompagner un changement de société aujourd'hui plus que nécessaire !
Dans les vestiges des grands pins ponderosas d'Oregon pousse le matsutake, un champignon qui compte parmi les aliments les plus chers au monde. C'est le point de départ de cette enquête qui transforme un paradoxe en outil d'exploration : en suivant la piste de ce champignon rare, Anna Tsing décrypte la dynamique de notre monde au bord de la destruction au moyen d'outils conceptuels neufs. Bien plus qu'une métaphore, le matsutake est une leçon d'optimisme dans un monde désespérant.
Ce n'est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu'il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l'erreur serait de croire que l'on se contente d'y survivre.
Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu'Anna Tsing a choisi d'explorer en suivant l'odyssée étonnante d'un mystérieux champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites.
Suivre les matsutakes, c'est s'intéresser aux cueilleurs de l'Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la précarité n'est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé.
Suivre les matsutakes, c'est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le capitalisme s'est inventé comme mode d'exploitation et dont il ravage aujourd'hui la planète.
Suivre les matsutakes, c'est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant.
Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d'une leçon d'optimisme dans un monde désespérant.
La révolution numérique bouleverse nos modes de vie, nos économies et nos pratiques sociales. Elle transforme aussi en profondeur notre rapport à l'information. En effet, nous sommes aujourd'hui confrontés à une masse inédite d'informations disponibles et à une concurrence généralisée des points de vue, qui s'expriment sans filtre et selon une logique peu intelligible pour les utilisateurs du web et des réseaux sociaux. Cette saturation et cette dérégulation du marché de l'information en ligne mettent à rude épreuve nos capacités de vigilance intellectuelle, ce qui nous rend davantage perméables aux fausses informations. Désinformation, infox... : les vocables se multiplient pour désigner ces fausses nouvelles qui circulent en ligne et sont susceptibles d'influencer nos attitudes, nos comportements, mais aussi notre représentation du monde environnant, au risque de faire émerger des réalités parallèles et de voir disparaître l'espace commun nécessaire à la confrontation des opinions, des idées et des valeurs : autrement dit, à la vie démocratique.
La perplexité des étudiantes et étudiants ne cesse de grandir : comment peut-on continuer à enseigner une économie aveugle à l'écologie comme s'il s'agissait de mondes parallèles ? Ce manuel innovant propose en réponse une économie pour le XXIe siècle, qui intègre dé?s écologiques et enjeux sociaux : une économie qui part de la biosphère plutôt que de la traiter comme une variable d'ajustement ; une économie qui place au centre la crise des inégalités sociales plutôt que l'obsession de la croissance ; une économie organique, en prise avec le vivant dont nous dépendons ; une économie en dialogue avec les autres disciplines. En somme, une économie mise au service des transitions justes, qui ont pour but de préserver notre planète et nos libertés.
La première partie du manuel présente un cadre, une méthode et des outils pour insérer l'économie entre la réalité écologique et les principes de justice. La seconde partie applique cette approche social- écologique à toutes les grandes questions de notre temps : la biodiversité, les écosystèmes, l'énergie, le climat, etc., et donne à voir tous les leviers d'action pour mener à bien les transitions justes : Nations unies, Union européenne, gouvernement français, territoires, entreprises, communautés.
Chaque année, le CEPII publie dans la collection Repères des analyses inédites des grandes questions économiques mondiales.
L'économie mondiale est en phase de reconfigurations, au pluriel. D'abord celle de la mondialisation : non pas qu'une démondialisation soit à l'oeuvre, mais un changement de paradigme s'observe avec le retour des politiques industrielles. Le monde énergétique participe aussi de cette recomposition, avec des relations commerciales qui s'établissent désormais entre partenaires de confiance. Quant aux politiques commerciales, leurs nouveaux objectifs, en matière d'environnement et de sécurité économique, prennent le pas sur celui de l'efficacité économique. C'est aussi au sein du système monétaire international que les mutations s'opèrent : par leurs interventions, banques centrales et États influencent de plus en plus les mouvements de capitaux et de change. Si les préoccupations environnementales irriguent ces recompositions, le financement de la transition écologique n'est pourtant pas encore assuré.
Chaque année, l'OFCE propose dans la collection Repères un bilan accessible et rigoureux de l'économie française. L'édition 2024 présente l'état de la conjoncture, les principales tendances et les grands problèmes contemporains. Elle apporte une analyse inédite des crises liées à la pandémie de Covid-19 ainsi que de celle de l'énergie, et propose un bilan et une évaluation des mesures de soutien budgétaire. Elle explore également la politique environnementale française, les engagements et les performances de l'Hexagone en matière de lutte contre le changement climatique. Comment expliquer les fortes créations d'emplois en France et les tensions de recrutement ? Quel bilan peut-on dresser de la réforme de l'apprentissage ? Quelle mise en perspective peut-on faire de la réforme Borne 2023 des retraites ? Quelle est la place de la France dans les innovations incorporant de l'intelligence artificielle ? Quelle est la situation du logement en France ?
Des références bibliographiques ainsi que de nombreux tableaux et graphiques complètent cet ouvrage.
En 2020, Emmanuel Macron proposait à Jean Tirole et Olivier Blanchard de constituer une commission indépendante pour plancher sur les défis du futur. Cette commission internationale de vingt-quatre éminents économistes produisit un rapport portant sur trois défis structurels pour l'économie mondiale : le changement climatique, les inégalités et l'évolution démographique. Ces défis sont existentiels mais leur horizon temporel - leurs effets immédiats sont beaucoup plus faibles que leurs effets à long terme - invite à la procrastination. Pourtant, des solutions existent, même si elles sont parfois coûteuses ou difficles à mettre en place. Cet ouvrage, destiné à un très large public, est un résumé des conclusions de cette commission. Elles nous concernent tous. Au-delà de la stricte rationalité économique, la commission s'est attachée à prendre en compte les perceptions de la population car sans acceptabilité politique, une réforme, même souhaitable, est promise à l'échec. Pour chacun de ces trois défis, la commission recommande donc non pas une réforme isolée, mais un ensemble de réformes, complémentaires et multidimensionnelles. Il est urgence de penser le long terme.
L'économie circulaire rencontre un succès grandissant. Ses promoteurs la présentent comme un modèle alternatif à celui, dominant, de l'économie linéaire, fondé sur le prélèvement de ressources non renouvelables et générateur de déchets. L'économie circulaire promet un découplage entre croissance économique et impacts environnementaux, grâce à des stratégies de réduction à la source et de bouclage des flux de matière et d'énergie. Ce modèle est également censé créer des richesses économiques territorialisées et des emplois locaux.
Mais est-ce un phénomène vraiment nouveau ? Pourquoi ce modèle rencontre-t-il un tel succès ? Quelles démarches et méthodes ses promoteurs expérimentent-ils ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Enfin, à quelles conditions l'économie circulaire est-elle porteuse d'un modèle de transition écologique véritablement soutenable ? Après une mise en perspective historique des pratiques et débats théoriques, ce livre analyse les modèles d'affaires et les outils utilisés par les praticiens. Enfin, il conclut sur les conditions d'un découplage effectif.
En s'appuyant sur Marx et sur son expérience en tant qu'ouvrier de l'industrie, Braverman étudie les conséquences des changements technologiques de la période d'après-guerre sur la nature du travail, la composition et la différenciation de la classe ouvrière. Il montre comment la division, l'organisation scientifique du travail (le taylorisme) et les nouvelles technologies contribuent à déqualifier le travail (dans l'industrie mais aussi dans l'ensemble des activités de la société) et à ôter aux travailleurs le contrôle qu'ils exercent sur le procès de production. Publié en 1977 chez Maspero, ce livre, devenu un classique, continue de susciter de nombreux débats quant à l'avenir du travail. Cette édition est accompagnée d'une préface de J.S. Carbonell et de deux inédits de Braverman en français.
L'OFCE propose un bilan annuel de l'économie européenne. L'édition 2023-2024 se concentre sur les enjeux multiples résultant du retour de l'inflation en Europe. L'hétérogénéité des sources et des niveaux d'inflation selon les pays a conduit à des réactions différentes des gouvernements tandis que la politique monétaire uniforme devenait restrictive. Les conséquences sur le pouvoir d'achat, sur la précarité énergétique et sur la sécurité alimentaire des ménages ont pu diverger d'un pays à un autre et renforcer les inégalités sociales. L'ouvrage analyse également les conséquences de l'invasion russe en Ukraine sur les systèmes agricoles, ainsi que les sanctions européennes. Il aborde enfin trois autres thématiques d'actualité européenne : les débats relatifs au cadre budgétaire européen ; l'état des lieux de l'union bancaire ; l'emploi des séniors.
«Il est plus économique de produire de façon écologique.» Ce credo à contre-courant de l'entrepreneuriat traditionnel guide Emmanuel Druon pour transformer l'usine Pocheco depuis 1997.
Alors qu'aujourd'hui l'économie est construite autour de la rentabilité à tout prix, Emmanuel et ses équipes ont fait le pari de privilégier le soin de la planète et des êtres humains. Autonomie en eau et en chauffage, panneaux photovoltaïques, recyclage, reboisement, toit végétalisé, phytoépuration, isolation, suppression des produits polluants : une stratégie globale est mise en place pour limiter au maximum l'impact de l'activité sur la biosphère. Et les résultats économiques sont au rendez-vous.
Ce livre, actualisé en 2021, est le récit vivant de cette aventure depuis son commencement. Avec conviction, humour et précision, Emmanuel Druon démontre à quel point il est indispensable - et efficace ! - de penser le développement de l'industrie autrement.
Quel regard les économistes portent-ils sur l'économie sociale et solidaire (ESS) ? Quelle place doit-elle avoir dans le système économique et social ?
Peut-elle être porteuse de transformations d'ampleur ou est-elle condamnée à ne jouer qu'un rôle de réparation des défaillances de l'État providence et du marché ? À quelles conditions peut-elle gagner la bataille des idées et influer sur l'ensemble de l'économie, pour une meilleure prise en compte des enjeux sociaux, environnementaux et démocratique ?
C'est ce qu'ont cherché à comprendre les auteurs, à travers une vingtaine d'entretiens avec des économistes de renom, issus de courants et de spécialités diverses. Il en ressort notamment une difficulté à appréhender les contours de ce « mode d'entreprendre » alternatif, ainsi que le manque de données statistiques sur l'ESS. Les économistes soulignent également la prédominance de l'analyse économique de type néolibérale, qui prend peu en compte la place de la société civile dans l'économie.
Leurs réponses sont analysées dans cet ouvrage, qui s'attache à en retirer certains enseignements pour les acteurs et les penseurs de l'ESS.
Dans cette série de cours donnés avant sa disparition, Mark Fisher, théoricien critique britannique, auteur du Réalisme capitaliste et de Spectres de ma vie, commence par une question pour nous fondamentale : Voulons-nous vraiment ce que nous prétendons vouloir ?. Discutant avec ses élèves certaines des idées-phares de la pensée critique, il explore la relation entre le désir et le capitalisme, et se demande quelles puissances d'imagination et de relation restent à libérer à une époque où elles sont sans cesse re-programmées et canalisées par le développement personnel, la publicité et les industries technologiques. De l'émergence et de l'échec de la contre-culture dans les années 1970 à l'accélérationisme contemporain, en passant par les groupes d'auto-conscience féministe, ce livre met en perspective l'évolution d'un flux de positions, de programmes et d'actions pour mieux défendre la nécessité d'une transformation radicale de la société et de la culture.
Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd'hui s'ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l'ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable - et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes : l'inappropriable.
La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n'appartient qu'à elle-même.?Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d'agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d'habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir.
La façon dont nous pensons et enseignons l'économie depuis le XIX? siècle est périmée ! Crises financières à répétition, inégalités extrêmes de revenus et d'accès aux ressources, exploitation destructrice de l'environnement...Dans La théorie du Donut, Kate Raworth revisite les principaux outils et principes économiques en mettant le facteur humain et la préoccupation environnementale au coeur de sa réflexion. Consciente de la force des images, elle s'attaque à sept schémas clés pour montrer à quel point ils sont galvaudés et méritent d'être changés en y introduisant les dimensions sociale et environnementale.Une lecture rafraîchissante, qui propose une vision renouvelée, accessible et optimiste de la pensée économique.
«Aujourd'hui l'économie n'est plus notre maison à tous. Nous sommes sous l'emprise d'une idéologie qui impose un contrat économique qui ne sert plus les individus en général mais quelques intérêts en particulier. Il faut que nous habitions cet espace, que nous nous l'approprions, qu'il nous ressemble et serve au bien commun. Remettre de la justice dans l'économie, c'est surtout ça, une « économie à nous ».» Ce manifeste entend redonner aux citoyens des clés de compréhension de notre économie, en identifiant les verrous au développement d'un système plus juste et durable. Éducation à l'économie, indicateurs de performance, rôle des actionnaires, démocratie et politique économiques, leadership et féminisme : autant de préceptes et d'apprentissages qu'Eva Sadoun analyse avec pédagogie et ouverture.
En proposant de changer de regard, cet ouvrage esquisse le chemin nous permettant de faire naître «une économie à nous» prospère, inclusive, au service du vivant et au rendez-vous des grands défis du siècle.