Déjà traduit dans une dizaine de langues, ce maître livre d'histoire globale se classe d'emblée par son ambition, son écriture et l'ampleur de ses approches au rang des Braudel ou Hobsbawm (dont il offre un contrepoint libéral).
Cet ouvrage offre un panorama historique particu- lièrement ambitieux du monde au xix e siècle, une époque de fort bouleversement. À partir d'une masse de sources et d'une grande variété d'angles de vision se dessine le portrait à facettes d'une époque cru- ciale de notre histoire. Osterhammel s'appuie sur des structures et des modèles, des ruptures marquées et des continuités, des similitudes et les différences.
Cette histoire globale du xix e siècle est d'abord une his- toire des villes, des transports, de la production, des échanges, des migrations, de la démographie, etc.
à l'échelle du monde. Ce sont avant tout les phéno- mènes transnationaux ou transcontinentaux, non événementiels, qui occupent le devant de la scène.
L'objet de cette histoire, ce sont donc les structures « braudéliennes » de la vie quotidienne et des dyna- miques à l'oeuvre.La mise en service des égouts de Londres est ainsi présentée comme un événement de portée mondiale...
L'auteur décentre le point de vue par rapport à l'his- toire nationale et événementielle. Il rétablit le poids des événements hors d'Europe occidentale à une plus juste mesure. C'est bien une histoire post-colo- niale et une histoire mondiale, c'est-à-dire ni particuliè- rement européenne ou nationale, même pour le siècle de la domination européenne (ou « occidentale ») du monde.
Du 18 mars au 28 mai 1871 à Paris, la Commune est pro- clamée. Contre l'ennemi prussien et, plus encore, l'ennemi versaillais, toute la ville s'embrase, le temps d'un long siège terminé par les massacres du « mur des Fédérés ». C'est dans cette atmosphère de guerre civile aux accents infer- naux que se trouve Émile Zola, le journaliste et romancier.
Au travers de nombreuses lettres publiées dans La Cloche et Le Sémaphore de Marseille, il raconte chaque jour la Commune : combats, pénuries, décisions politiques, le tout mêlé à sa vie quotidienne. Il relate d'abord les séances à l'Assemblée, à Versailles, où se joue cette guerre. Mais bientôt il se fait témoin privilégié de Paris, cette ville que la province hait, au coeur des combats. Il s'éloigne ensuite et décrit avec horreur les ruines fumantes de la capitale. Lui qui se voulait impartial, il se passionne maintenant contre les tendances extrémistes qui, d'un côté comme de l'autre, mènent la ville à sa perte.
Avec Zola, c'est toute l'atmosphère de la Commune qui reprend vie : ses combats, ses haines et ses déchirements, ses ignorances et ses massacres. Il est le témoin d'un tour- nant majeur de l'Histoire - une Histoire qui est, comme un roman, faite de bruit et de fureur.
Voici, observée pour la première fois du double point de vue historique et littéraire, une histoire à la fois panoramique et détaillée du siècle d'or de la presse écrite française.
De 1800 à 1914, par son mode de production de plus en plus industriel, par sa diffusion de plus en plus massive, par les rythmes nouveaux qu'il impose à la vie sociale et par ses multiples interférences avec la littérature, les sciences et les arts visuels, le journal modifie en profondeur l'ensemble des activités et des représentations, projetant les institutions, les classes, les individus, la raison et l'imagination dans une culture de la "périodicité" et du flux permanent de l'information.
Ce passage rapide et global à un tout nouvel espace-temps de l'écriture et de la lecture constitue une mutation anthropologique majeure, l'entrée dans l'ère "médiatique".
Mesurer les effets du journal sur la marche de la société et sur la configuration des esprits, c'est reconnaître rétrospectivement l'existence et la marque d'une "civilisation du journal", au sens même où Lucien Febvre avait mis en lumière la "civilisation du livre" née de l'invention de l'imprimerie.
L'originalité et l'abondance des études que l'on découvrira ici, aussi bien sur la genèse de l'écriture journalistique que sur les évolutions de l'industrie de la presse ou de la culture de masse, font de cet ouvrage une référence unique. Au moment où le XXIe siècle bascule dans le numérique, les féconds croisements de disciplines et de problématiques que propose La Civilisation du journal refondent et relancent la réflexion sur la communication moderne.
Cette entreprise collective sans précédent associe trois équipes de recherche et plus de soixante auteurs venus de la littérature comme de l'histoire politique, culturelle et sociale.
La Restauration ne retient guère aujourd'hui l'attention des spécialistes, malgré la publication de quelques ouvrages importants. Considérée par les uns comme un temps de maturation forcée entre deux grands régimes, par les autres, à l'inverse, comme un moment qui s'inscrit dans la continuité de la Révolution et de l'Empire, cette période est généralement jugée sans saveur particulière quand elle n'est pas vilipendée au nom d'un progrès dont elle n'aurait pas voulu comprendre l'avancée inéluctable.Sur le sujet, historiens, littéraires et historiens de l'art réunis pour ce volume proposent chacun selon sa discipline et à sa manière, une question, une observation, un point de vue. Les traces de la Révolution et la place des vétérans de l'Empire dans la société nouvelle, la politique artistique et le poids de l'influence anglaise, le rôle des Doctrinaires et la place de l'Eglise, la caricature et les salons, le style singulier de la littérature de l'époque sont quelques-uns des sujets qui retiennent l'attention.Par touches successives, les intervenants donnent ainsi un portrait de la Restauration à la fois précis et diversifié. Penser la Restauration, c'est aussi travailler les détails afin de donner un juste aperçu du dessein d'ensemble.
La fin du XIXe siècle est marquée par le très grand succès d'un art considéré comme « mineur », la caricature, relayée par une intense sociabilité artistique. Établie entre culture boulevardière, Montmartre et Quartier Latin, une nouvelle génération de satiristes produit en nombre des images d'une audace inédite, relayées par des manifestations charivariques qui déclenchent les foudres de la justice et des ligues de vertu.
Grâce à l'analyse de plusieurs périodiques phares, cet ouvrage décrypte les conditions de production, de diffusion et de réception des images satiriques de la presse illustrée du Paris des années 1881-1914. L'étude de La Caricature, du Courrier français, du Rire et du Pêle-Mêle permet au lecteur d'en comprendre les rouages : mise en image, intermédialité, intericonicité, art de l'affiche, autopromotion, etc.
Mais au-delà de ces mécanismes, c'est aussi l'archéologie du regard satirique que l'on découvre, ainsi que la pluralité de ses réceptions et de ses publics.