Cet ouvrage est un plaidoyer pour l'établissement d'un cadre d'analyse particulier aux technologies de l'espoir, c'est-à-dire à l'ensemble des procédés biotechnologiques définis par leurs promoteurs comme des outils médicaux dotés d'une capacité potentielle à préserver ou à prolonger la vie. Les productions techniques sont le résultat d'une histoire simultanément matérielle et subjective, individuelle et collective. Reconstruire cette histoire nécessite de regarder simultanément les institutions, les outils et les procédés liés à la fabrique de ces technologies de l'espoir ainsi que les attentes, les demandes et les publics constitués par et autour de ces agencements. Sous cet angle, l'hypothèse développée est que l'espérance est dotée d'une puissance structurante qui engage les assemblages technologiques dans une voie particulière, dans un futur possible collectivement partagé ; c'est la dimension performante des scénarios du futur qui est ici remise en question. L'objectif de cet ouvrage est de préciser ce régime de l'espoir uni à la circulation globale des connaissances technologiques et à l'évolution des cultures matérielles.
Réunissant des contributeurs de différentes disciplines (anthropologie, sociologie, travail social, politologie, histoire de la médecine) qui travaillent à l'analyse de contextes culturels variés (Brésil, France, Canada, Allemagne, Amérique du Nord, Chine, Grande-Bretagne), ce recueil offre un aperçu des différentes manières d'appréhender les technologies de l'espoir et propose de définir les jalons de ces histoires à accomplir.