Formée à la Camberwell School of Art de Londres en peinture, Ursula Morely-Price visite en 1967 l'atelier du célèbre potier anglais Bernard Leach à Saint-Ives (Cornouailles) et devient céramiste. Elle utilise l'argile et la porcelaine pour exprimer la délicatesse des formes et des mouvements inspirés des papiers décoratifs japonais.
L'artiste est installée en France depuis 1973. Après sa première exposition en 1969, elle voyage dans l'Europe entière pour enseigner ou faire des conférences, exposant régulèrement en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
À la fin des années 1980, elle part enseigner deux années en Nouvelle-Zélande. Son parcours est récompensé en 1981 par un prix important dans le domaine des métiers d'art en Grande-Bretagne, le British Council Award. En 1984, elle travaille dans le cadre de l'Atelier expérimental mis en place à la Manufacture nationale de Sèvres par Georges Jeanclos. Son oeuvre figure aujourd'hui dans de nombreuses collections publiques et privées en Europe et aux États-Unis. L'artiste se restreint le plus souvent à travailler à partir de la forme traditionnelle du bol comme base de sa sculpture, pour mettre en valeur le débordement et la prolifération du mouvement de la matière jusqu'à sa limite de finesse.
Sa méthode consiste à rouler la matière au colombin, à la pincer et à la réduire à la finesse du papier, en une manipulation constante et rythmique sur les contours de la forme. L'impression de mouvement, que l'on peut rapprocher de celles des tissus dits « plissés Fortuny », est privilégiée par une recherche sur la translucidité de la porcelaine. Mais ce qui intéresse plus précisement l'artiste, c'est de faire naître dans l'imaginaire du spectateur l'idée poétique du vent qui passe sur ses formes, créant les ondulations. Ursula Morley-Price utilise pour la cuisson de ces pièces délicates de la cendre de châtaigne et de chêne afin de teinter légèrement ses blancs, qui virent sur toute la palette des teintes pastel, de l'argenté au crème en passant par le rosé et le vert pâle, jusqu'au brun oxydé. Plusieurs cuissons en réduction et oxydation sont nécessaires pour obtenir la couleur et la texture requises.
Olivier Le Bihan est directeur du musée d'art moderne de Troyes / Collections nationales Pierre et Denise Lévy.
Elisabeth Vedrenne
Pays : France
Langue : Francais
Élisabeth Védrenne est journaliste. Elle a collaboré à l'ouvrage Kristin McKirdy publié aux Éditions Norma à
l'occasion de l'exposition de la Cité de la céramique à Sèvres.